L'Algérie a réalisé de grandes avancées grâce aux investissements massifs consentis dans le développement humain, a souligné, lundi à Marrakech, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. M. Messahel qui a relevé, lors de son intervention au 4ème Congrès arabe de haut niveau sur les droits de l'enfant, que "la protection des enfants et la garantie des meilleures conditions pour leur épanouissement physique et intellectuel sont en effet au centre de la politique nationale et du programme du président de la République", a affirmé que "les investissements massifs consentis dans le développement humain ont permis à l'Algérie de réaliser de grandes avancées". Il a rappelé, dans ce cadre, que "l'Algérie a instauré, dès le recouvrement de son indépendance, l'obligation et la gratuité de la scolarisation pour les garçons comme pour les filles, ainsi que la gratuité de la médecine, doublée de la mise en place d'un vaste réseau de santé maternelle et infantile visant notamment la couverture vaccinale universelle des enfants". Le ministre a indiqué, par ailleurs, que 40% des ressources du programme d'investissement public 2010-2014 sont allouées aux secteurs de l'éducation et de la santé, dans le but, a-t-il expliqué, de résorber "certaines faiblesses encore constatées". S'agissant du dispositif législatif et réglementaire relatif à l'épanouissement et à la protection des enfants, M. Messahel a souligné que l'Algérie "a consacré les droits de l'enfant dans sa Constitution et son dispositif législatif notamment la loi sur la santé, le Code de la nationalité, le code pénal, le code de la famille". "Les aménagements apportés à la législation la mettent en conformité avec les dispositions des conventions internationales et régionales auxquelles elle a adhéré", a-t-il expliqué. Parmi ces aménagements, il a cité, à titre d'exemple, les naissances qui sont "déclarées à près de 99% à l'état civil", la nationalité algérienne d'origine qui "peut être transmise aussi bien par le père que par la mère" et "les dispositions du code de la famille qui prennent en considération l'intérêt supérieur de l'enfant". M. Messahel a affirmé, en outre, que "des mesures de protection contre la maltraitance sont prévues par la législation et les châtiments corporels à l'école sont prohibés". Cette protection, a-t-il dit, s'étend aussi aux fléaux sociaux tels que le trafic et l'usage des stupéfiants. "Un dispositif de protection sociale très étendu prend en charge les enfants défavorisés, tels que les handicapés, les malades chroniques, les victimes du terrorisme ou ceux issus de familles à bas revenus", a-t-il ajouté. Relevant que le gouvernement algérien a adopté, en 2008, un plan d'action 2008-2015 dédié à la protection de l'enfance, M. Messahel a expliqué que ce plan "est inspiré des dispositions des instruments internationaux et régionaux auxquels l'Algérie est partie". Le ministre délégué a expliqué que "ce plan a été élaboré selon une approche participative, associant les organismes gouvernementaux, la société civile, des enfants et des adolescents de toutes les régions du pays et les organisations internationales dédiées à l'enfance", ajoutant que ce plan d'action "ambitionne d'enraciner dans la conscience du public et dans la pratique de l'ensemble des institutions, une véritable culture des droits de l'enfant et d'effectuer de nouvelles avancées vers leur pleine réalisation". Il a souligné, dans le même cadre, que ce plan d'action "est articulé autour d'objectifs précis pour parachever, à l'horizon 2015, la démarche engagée depuis l'indépendance et approfondie, au cours de la dernière décennie, pour que les enfants algériens aient tous les atouts en mains pour une existence meilleure et saine, un accès optimal aux bienfaits de l'éducation et la formation, la réalisation de leurs droits économiques et leur protection contre les fléaux sociaux sous toutes leurs formes". Des mécanismes de suivi, a-t-il également indiqué, "sont prévus, pour assurer la coordination interministérielle nécessaire pour couvrir tout le champ des droits de l'enfant et aménager l'espace approprié pour la participation continue de la société civile et des enfants et adolescents en tant que partenaires des pouvoirs publics". Il a mis en exergue, dans le même contexte, la mise en place récemment d'un Conseil national de la femme et de la famille appelé, a-t-il expliqué, à "formuler des recommandations pour l'adaptation en cas de besoin de politiques liées aux questions de l'enfance". D'autre part, M. Messahel a indiqué à l'adresse des participants au congrès de Marrakech que le deuxième Plan d'action régional arabe pour l'enfance 2004-2015, adopté en 2004 par le Sommet arabe de Tunis, et dont la mise en oeuvre sera évaluée lors de ce congrès, "constitue une précieuse plateforme pour la coordination" entre les pays arabes. Ce plan, a-t-il ajouté, "nous permettra, d'une part, d'entretenir la dynamique en cours et, d'autre part, de veiller à projeter vers le monde extérieur une image plus fidèle des acquis enregistrés dans la promotion de la situation des enfants dans le monde arabe". Le ministre délégué a mis l'accent dans son intervention sur "le drame que fait subir aux enfants palestiniens, la brutale occupation israélienne". "Cette tribune consacrée aux droits de l'enfant, que l'on peut considérer en fait comme les premiers parmi tous les droits de l'homme, ne saurait rester silencieuse face aux violations massives des droits de l'enfant palestinien, qui se poursuivent depuis plusieurs générations", a souligné M. Messahel.