Les membres du conseil de la Nation ont appelé, lors du débat sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, à davantage de soutien et de prise en charge des secteurs susceptibles de devenir l'alternative au secteur des hydrocarbures, à l'instar de l'agriculture et de l'industrie, tout en saluant les efforts "considérables" déployés par le gouvernement à cet égard. Lors d'une séance plénière présidée par M. Abdelakder Bensalah, président du conseil de la Nation en présence du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia et nombre de ministres, les intervenants ont salué les réalisations accomplies dans le domaine du développement, durant ces dix dernières années, à l'instar de la réalisation d'un projet d'autoroute, la réalisation de plus de deux millions de logements et la résorption du chômage, regrettant que cela n'ait été possible que grâce aux recettes des hydrocarbures et non d'autres secteurs de production. Un membre du conseil a appelé à la nécessité d'investir les recettes des hydrocarbures pour réaliser une valeur ajoutée, confortant la démarche du gouvernement d'augmenter le soutien au secteur du gouvernement qui permet d'élever la productivité et de réduire la dépendance aux hydrocarbures et au marché extérieur. Dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, l'Etat a consacré au secteur agricole près de 1000 milliards de dinars soit 200 milliards de dinars/an. Exhortant le gouvernement à assurer l'électricité aux agriculteurs et parachever la réalisation des barrages pour augmenter les superficies irriguées notamment au sud, les membres du conseil ont appelé au durcissement des sanctions à l'égard des spéculateurs de ce secteur et proposé la création d'un fonds spécial pour le renouveau agricole. Dans ce cadre, un intervenant a insisté sur l'importance de la phoeniciculture dans la wilaya d'El Oued qui recèle de grandes superficies d'oasis répondant aux besoins du pays et permettant l'exportation à l'étranger. Le secteur industriel a également été débattu par les membres du conseil qui estiment que l'avenir du développement économique national est tributaire du développement de l'industrie qui, ont-ils souligné, constitue l'unique solution à l'absorption du chômage. Un autre membre a appelé à l'élaboration d'une stratégie industrielle pour le secteur des hydrocarbures, la relance des industries lourdes, la mise en place d'un plan national d'investissement outre la dynamisation de l'office national de recensement qui sert l'économie nationale. Les membres du Conseil de la Nation ont évoqué durant les débats la question relative à la réévaluation des projets, qualifiée par l'un deux de "grand problème (...) qui nécessite d'être traité avec détermination", car elle coûte au trésor des sommes colossales. L'intervenant a souligné que la réévaluation des projets a coûté à l'Etat 850 milliards de DA durant l'année en cours, s'interrogant sur le montant de 11 milliards de dollars dépensé pour la réalisation d'études "qui mènent à la réévaluation". Il a également proposé l'annulation "provisoire" du démantèlement douanier dans le cadre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE en vue de préparer les entreprises à entrer dans la concurrence, d'autant plus que les investissements des pays européens en Algérie sont encore faibles. Il a par ailleurs salué la décision de L'Etat de consacrer 400 milliards de DA à la modernisation des entreprises. Un autre membre du Conseil de la Nation a estimé que la création de la zone maghrébine de libre échange qui implique l'ouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc, constitue "un grand danger" pour l'économie nationale du fait qu'elle aggravera le phénomène de la contrebande. Evoquant la question relative à la corruption, les membres du Conseil de la Nation ont indiqué que la corruption est l'un des plus dangereux problèmes qui menacent la stabilité politique et sociale des pays, appelant à la mobilisation de toutes les capacités pour lutter contre ce phénomène. Les interventions ont été également axées sur les problèmes locaux, notamment le raccordement aux réseaux d'électricité et de gaz dans certaines communes et le problème du logement dans les zones rurales.