Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, a relevé jeudi un excès dans le recours à la détention préventive, même pour des délits mineurs. "Les textes de loi sont clairs en ce qui concerne la détention préventive, qui est appliquée dans des cas exceptionnels. Malheureusement, il est devenu fréquent que des personnes impliquées dans une affaire pénale soient mises en détention préventive", a indiqué M. Ksentini qui intervenait à la radio chaîne II. Il a affirmé que le recours excessif à cette mesure n'est pas conforme à la loi qui privilégie la présomption d'innocence afin de préserver la liberté individuelle des accusés. La détention préventive est, en revanche, "requise dans les affaires criminelles où l'inculpé représente, véritablement, un danger pour la société", a souligné le président de la CNCPPDH. M. Ksentini a plaidé, à cet égard, pour un traitement "rationnel" de la question de la détention préventive. Il a réaffirmé, d'autre part, son opposition à la criminalisation des "harragas" (candidats à l'émigration clandestine), préconisant, en lieu et place, une amende en guise de sanction. Il a salué, à ce propos, la décision rendue dernièrement par le tribunal d'Annaba et dans laquelle un groupe de jeunes harragas ont été condamnés à une amende, estimant que la prison n'est nullement la solution pour résoudre ce phénomène.