La déperdition des cadres dans le tourisme a été déplorée, samedi à Alger, par les anciens diplômés de l'Ecole nationale supérieure du tourisme. Ces anciens diplômés, dont certains se sont reconvertis dans d'autres activités ont déploré cet état de fait, à l'occasion d'une rencontre présidée par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoun. Un diplômé de cet établissement de formation, inauguré en 1976, a révélé devant l'assistance qu'il exerçait actuellement dans le secteur de la Santé alors qu'il aurait souhaité faire carrière dans le tourisme. C'est le cas d'un autre ancien étudiant de l'école qui occupe présentement un poste d'agent de sécurité au sein d'une entreprise publique, dit-il. Les anciens étudiants de l'école ont, en outre, déploré la prise en charge des actuels étudiants durant les stages pratiques, alors qu'un diplômé sorti de l'Institut national des techniques hôtelières et touristique de Tizi-Ouzou en 1979, a fait remarqué qu'il avait suivi une formation de 24 mois pour prétendre au poste de chef de rang. "Actuellement, il suffit d'une formation de quatre mois pour un poste de chef de rang dans un hôtel", a-t-il fait remarquer. Les diplômés de l'école ont aussi émis le souhait de voir leurs études et recherches être prises en charge, citant le travail effectué par un étudiant sur l'art culinaire de la région de Jijel et qui est resté dans les tiroirs, a-t-il commenté. "C'est dommage que le couscous au poisson de Jijel ne soit pas un label ou une marque déposée de l'art culinaire algérien au moment où d'autres pays mettent en valeur leur savoir-faire en cuisine", a-t-il dit. Répondant aux doléances des étudiants et anciens diplômés de l'école, M. Mimoun s'est félicité de cette rencontre "conviviale" qui va dans le sens de l'amélioration la formation mais aussi du suivi des étudiants lorsqu'ils seront versés dans la vie active, a-t-il dit, précisant avoir pris note de toutes les préoccupations soulevées. "Plusieurs hôtels vont ouvrir leurs portes prochainement et vous serez les ambassadeurs de la formation dans ces établissements", a-t-il noté, exhortant ainsi les responsables au niveau des écoles et instituts relevant du secteur public ainsi que celles du secteur privé à "mettre le paquet sur une formation de qualité". Le ministre a en outre affirmé que la création de l'association des anciens diplômés de l'Ecole nationale supérieure du tourisme se veut un "espace de concertation et d'échange d'expérience dans le but d'améliorer et de perfectionner davantage la formation car, a-t-il ajouté, il s'agit, pour les anciens de transmettre leur expérience et savoir-faire aux nouveaux diplômés". "La formation doit être à l'affût de l'évolution technologique et des prestations de service, ce qui permet d'établir une nouvelle carte de formation", a affirmé M. Mimoun. S'agissant de la situation "difficile" que connaissent les inspecteurs du tourisme, le ministre annoncé qu'une rencontre sera programmée prochainement avec eux afin de bien étudier les difficultés auxquelles ils font face.