Le mouvement Ennahda a réaffirmé, mercredi à Alger, son attachement à la loi criminalisant le colonialisme, réitérant sa détermination à poursuivre les efforts à l'effet de son adoption par le parlement. Le secrétaire général d'Ennahda, Fateh Rebaï, a indiqué dans une conférence de presse que son mouvement imputait "à la majorité parlementaire la responsabilité de bloquer la loi criminalisant le colonialisme, au moment où la France institue une année pour glorifier le colonialisme, en application de la loi 2005 glorifiant la colonisation de l'Algérie". Le mouvement Ennahda est soucieux de faire passer cette loi dans l'instant présent ou à l'avenir, a estimé M. Rebaï, affirmant qu'il militera pour la réalisation de cet objectif. Le mouvement sera à l'avenir "plus apte à le faire et plus influent", a-t-il dit. "Le peuple algérien a besoin d'une classe politique sérieuse et non de déclarations condamnant le colonialisme", a-t-il affirmé. Concernant le code communal, le mouvement a salué la convocation des présidents d'APC, par la commission des affaires religieuses du parlement en vue d'entendre leurs propositions à ce sujet, soulignant que son mouvement "a participé efficacement à l'enrichissement de cette loi et souhaite que la commission prenne en compte leurs propositions". Dans ce contexte, le projet du code communal proposé "ne répond pas aux ambitions et aspirations des élus locaux", soulignant que son mouvement organisera ultérieurement une journée d'étude sur cette question. Par ailleurs, le mouvement a estimé que le décollage économique tant escompté par l'Algérie "ne s'est pas encore réalisé", en dépit de la prospérité financière, M. Rebaï a souligné la nécessité de créer une institution chargée de la publication des statistiques et des indicateurs économiques", estimant que les chiffres officiels fournis sur le domaine économique "ne sont pas crédibles". Le secrétaire général du mouvement a exprimé "l'extrême inquiétude de la formation vis-à-vis de la politique d'impunité et du manque de sérieux avec lequel le phénomène de corruption est traité, appelant à "la révision des politiques sociales suivies, à l'ouverture de dialogue entre les partenaires sociaux d'une part, et entre le citoyen et l'Administration d'autre part, outre le renforcement du contrôle de l'emploi et de la distribution des logements". Le mouvement s'est dit préoccupé de la propagation du phénomène de la drogue qui constitue une menace pour la société", préconisant de relancer le rôle du conseil national de lutte contre la drogue. M. Rebaï a en outre lancé un appel en direction de la classe politique et de la société civile en vue d'assumer leurs responsabilités dans la lutte contre ce fléau, étranger à notre société. Le SG du mouvement "Ennahda" a annoncé que sa formation politique s'apprêtait à examiner une série de mesures susceptibles de permettre au parti de recouvrer son "droit confisqué" à la couverture médiatique, qualifiant cette "confiscation" d'"anticonstitutionnelle et d'illégale". Concernant les affaires internes du mouvement, il a exprimé "sa satisfaction" des résultats et des décisions du conseil consultatif national notamment en ce qui concerne le rapport du conseil national, en vue de garantir une plus grande adhésion au parti à travers le territoire national et la stabilité de ses structures et lui permettre de relever les défis et de réaliser ses objectifs. Il a annoncé le lancement par le bureau national du mouvement de mesures à même d'assurer la réussite de l'action de la commission nationale chargée de la préparation des prochaines élections. Au niveau international, le mouvement a "condamné" la poursuite de l'occupation israélienne, de la judaïsation de la ville d'El-Qods, du blocus imposé à Ghaza et des agressions contre les Palestiniens, a indiqué M. Rebaï, réaffirmant le soutien de son mouvement à "l'option de résistance".