Les professionnels des médias sont de plus en plus victimes des criminels et des trafiquants à travers le monde, a relevé Reporters sans frontières dans un bilan diffusé jeudi. Selon l'ONG basée à Paris, "moins de journalistes ont été tués en zones de guerre en 2010 que lors des années précédentes. Les professionnels des médias sont avant tout victimes des criminels et trafiquants en tous genres". RSF relève, à cet effet, un fait "notable" selon lequel "il devient de plus en plus difficile d'identifier les assassins parmi les groupes mafieux, armés ou religieux, et les Etats.. ". Tout en estimant que "les mafias et les milices sont les premiers assassins de journalistes dans le monde", l'Ong signale qu'à l'avenir, l'enjeu sera de parvenir à enrayer ce phénomène. Elle en appelle à la "lutte contre l'impunité de ces crimes". "Si les gouvernements ne mettent pas tout en œuvre pour punir les assassins des journalistes, ils deviennent leurs complices", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Dans un récent rapport, l'Ong faisait état de 57 journalistes tués en 2010, soit -25% par rapport à 2009. 51 autres ont été enlevés durant l'année qui s'achève. RSf, fait état également de l'augmentation importante du nombre d'enlèvements : 29 cas en 2008, 33 en 2009, 51 en 2010. Pour elle, le journaliste est de moins en moins perçu comme un observateur extérieur. Sa neutralité et sa mission ne sont plus respectées. "Les enlèvements des journalistes sont de plus en plus fréquents et concernent toujours un plus grand nombre de pays", est-il relevé. Cette année, pour la première fois, aucun continent n'a échappé à ce fléau. Les journalistes sont devenus une véritable monnaie d'échange, estime RSF dans son rapport, ajoutant que les kidnappings permettent aux ravisseurs de financer leurs activités criminelles, de faire plier les gouvernements à leurs revendications et de diffuser un message auprès de l'opinion publique. "Là encore, il faut que les gouvernements travaillent davantage à leur identification afin de les traduire en justice. Sans cela, les reporters, nationaux ou étrangers, n'oseront plus s'aventurer dans certaines régions, abandonnant les populations locales à leur triste sort", a déclaré Reporters sans frontières.