Polyarchie, démocratie et parti unique ne sont pas exclusifs. Lorsque la compétition sociale s'ordonne en compétition de plusieurs hiérarchies que la société arbitre, on sera en situation démocratique. On dira que polyarchie et démocratie sont comme (...)
Dans l'économie de subsistance, l'individu est inscrit dans des rapports de forces locaux, dans l'économie de marché, il est inscrit dans des rapports de forces mondiaux. L'atomisation de la société, dans la transition voulue de l'économie (...)
Un événement au Salon récent du livre international m'a incité à adresser la question. Pourquoi un marché du livre ? Sans un marché du livre, une société ne peut se penser et éprouver sa pensée d'elle-même et du monde. Ce marché émerge de celui de (...)
Il faut «comprendre» le monde pour pouvoir y faire sa place. Mais non pas comprendre le monde intellectuellement, assimiler la pensée qu'il a de lui-même, mais comprendre pratiquement, une pratique assimilant une autre pratique. De vouloir (...)
Nous ne disposons pas de cadastre parce que la construction par le haut de la société n'a pas « compris » la société, parce que le rapport de l'élite et de la société n'a pas été de « compréhension » mutuelle. Ce rapport d'incompréhension mutuelle (...)
Il n'y a pas noir ou blanc, mais noir et blanc. Ainsi peut-on résumer l'opposition de la pensée chinoise à la pensée occidentale.
En Occident, depuis les Grecs, les contraires s'excluent, sont des entités distinctes ; chez les Chinois, les (...)
Toutes les formes de capital doivent être converties en capital financier. Les hiérarchies militaires établies dans et par les guerres étouffent les autres hiérarchies sociales qui la desservent. La dichotomie importée entre civil et militaire par (...)
Dans son ouvrage par-delà nature et culture[1], l'anthropologue du Collège de France Philippe Descola différenciait les sociétés selon les rapports qu'elles établissaient entre nature et société, humains et non humains, animés et inanimés. Avec les (...)
En périphérie, le désir de consommation se trouve en porte-à-faux de la capacité de production. Avec la décroissance, le désir de consommation des populations se trouve en porte-à-faux vis-à-vis du cours des choses. Si l'Occident persiste à vouloir (...)
Il faut désormais penser entre la Chine et l'Occident, et pas seulement, pour pouvoir se penser dans le monde. L'Occident persiste à ne vouloir penser le monde qu'à travers lui-même. Avec la mondialisation et la globalisation des échanges, une (...)
L'extension du marché a porté l'inégalité du monde de l'économie domestique à l'économie mondiale. Le travail domestique devient service à la personne, il a étendu son rayon d'action et s'est dépersonnalisé, attaché à un marché.
Le travail de (...)
Sociétés étendues et sociétés restreintes
Il faut en fait distinguer les sociétés étendues et les sociétés restreintes. En vérité, les sociétés étendues sont aussi des sociétés à statut, sauf que les statuts qui étaient « contraints et prédéterminés (...)
Nature contre société, tel semble avoir été le cas pendant longtemps dans l'histoire de l'humanité. La situation semble se renverser avec les révolutions industrielles, la société comme prenant sa revanche sur la nature. Elle semble se renverser à (...)
La science économique est une science sociale, elle doit être désormais autant sociale que biophysique. Elle ne pourra plus mépriser les flux physiques de matière et d'énergie. La masse monétaire, le produit marchand auront beau continuer de croître (...)
La théorie est une hypothèse, on éprouve sa fertilité, on ne l'applique pas. Ou plutôt après l'avoir testé et ayant vérifié la fiabilité de sa cohérence, elle devient un outil propre à un certain usage. Mais là encore qui définira un tel usage ? (...)
Le monde moderne nous a enveloppés, il a peuplé le nôtre de ses objets, de ses machines dont on a appris l'emploi, mais pas les façons de les faire et sans nous soucier de ce qu'elles nous font faire. Avec cela, nous avons appris sa grammaire et ses (...)
Ce que fait une chose, nous dit ce qu'elle est dans des coordonnées précises. Vouloir qu'elle nous en dise plus est un arbi5traire qui peut faire dériver loin.
Les conséquences de nos actions devraient nous importer plus que leurs causes dans le (...)
Prendre ses désirs pour la réalité, voilà pourquoi, dit-on, on se trompe souvent. Mais pour cela peut-on vraiment faire sans ses désirs ? Certainement pas. C'est qu'en réalité, lorsque nous sommes bien déterminés, nos désirs procèdent de l'animation (...)
« ... l'humanité est devenue une arme d'extinction massive qui traite la nature comme des toilettes et finalement se suicide par procuration. »[1]
Vivre parmi les vivants, ce qu'il en reste, mais pas seulement. Ce qu'il restera de la civilisation (...)
Alors que beaucoup pensaient avoir relégué le parti unique au musée, voilà que certains, dont je suis, le voient renaître de ses cendres.
L'histoire n'a pas condamné le parti unique à la disparition, elle n'a pas pris fin avec la chute de l'Union (...)
Nous n'aurions plus besoin d'enfants, de famille, mais de travailleurs. Ou plus exactement nos enfants ne sont plus à notre service. Ou encore s'ils l'étaient, ils ne nous suffiraient plus. Notre souci actuel est donc de commander au plus grand (...)
Rien n'est gratuit, tout est crédit.
Nous voulons bien oublier, mais le peut-on ? Le passage des générations est-il suffisant ? Nous ferions bien d'oublier, mais quelle gloire nous épargnera le ressentiment ?
Bien sûr, nos avis peuvent diverger, il (...)
De plus en plus de citoyens veulent consacrer une partie de leur revenu à l'éducation de leurs enfants. Est-ce une mauvaise chose ?
Certainement pas, ce qui l'était, c'était le faible engagement de la société dans l'effort d'éducation. Maintenant (...)
Nous avons adopté des formes de vie inadaptées aux moyens de nos sociétés. L'urbanisation accélérée a généralisé la vie de couple sans lui donner les services qui devraient aller avec.
Il faut tout un village pour éduquer un enfant, au sens propre (...)
Les services marchands peuvent remplacer les services non marchands de la famille, cependant ils ne le pourront pas pour tous. Au bas de l'échelle sociale, ceux qui offrent des services aux personnes ne pourront pas acheter ces mêmes services quand (...)