La mise en place d'un système national de recherche a été recommandée jeudi dernier à Alger par les participants à une rencontre ayant regroupé les responsables des centres, unités et agences de recherche tous secteurs confondus. Intervenant au cours de cette rencontre, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Hafid Aourag, a mis l'accent sur l'importance de la mise en place d'un système national de recherche ainsi que la création d'une conférence nationale des établissements à caractère scientifique et technologique. Pour ce qui est du système national de recherche, il a énuméré plusieurs axes de travail dont le premier consiste à regrouper tous les centres de recherche dans les campus universitaires, ce qui permettra, a-t-il dit, une “mise en valeur du savoir”. En ce sens, M. Aourag a appelé à une “meilleure organisation” à travers la promulgation d'une batterie de textes législatifs, précisant, par ailleurs, qu'en matière d'infrastructures il existe actuellement 19 centres de recherche, nombre est jugé “insuffisant” au regard des compétences que recèle le pays. Il a annoncé, dans ce contexte, la réception en 2012 de 50 nouveaux centres de recherche, dont la réalisation de 24 a été lancée en 2009 et celle de 16 autres en 2010. S'agissant des ressources humaines, M. Aourag a fait savoir que sa direction lancera une opération “jeunes talents” pour recruter des étudiants en magister, à raison de 50 étudiants dans chaque discipline. Une formation doctorale “à la hauteur des objectifs assignés” sera assurée à ces étudiants, dans le but de recruter quelque 3.000 chercheurs d'ici 2012, a-t-il indiqué, rappelant que l'Etat débloque 600 postes budgétaires annuellement pour la recherche scientifique. Dans le même sillage, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique a relevé qu'il y a actuellement 19.000 enseignants-chercheurs et 1.200 chercheurs permanents dans les centres de recherche en Algérie, soulignant que le rapport population-chercheurs (en nombre) demeure encore “faible”. Selon M. Aourag, l'objectif est d'atteindre 4.500 chercheurs permanents et 25.000 chercheurs universitaires en 2012. Il a également insisté sur le volet équipements, avec la mise en place, en cours, au niveau des campus universitaires, de 17 plateaux techniques communs au profit des chercheurs, afin de doter tous les laboratoires et les centres de recherche d'un même matériel. M. Aourag a souligné, en outre, que l'environnement du chercheur doit être “prospère”, ajoutant que sur instruction du ministre du secteur, les centres de recherche ne doivent plus fermer à 17h mais fonctionner 24h/24h. Il a aussi annoncé la création de trois centres régionaux de détente et de repos pour les chercheurs qui, a-t-il dit, “ne sont pas des fonctionnaires ordinaires”. Par ailleurs, M. Aourag a appelé les chercheurs à l'occasion de cette rencontre à établir le bilan de leurs travaux, lesquels devraient participer au développement socioéconomique du pays. Il a relevé, dans ce cadre, un “manque” d'innovation et de créativité, estimant qu'il ne faut pas se contenter uniquement de la recherche mais s'intéresser aussi au développement technologique et aux sciences sociales. M. Aourag a averti que sa direction ne financera plus les centres de recherche qui ne sont pas porteurs de projets, précisant que le financement et le fonctionnement de la recherche seront revus à partir de 2010.