Grâce à lui, l'Algérie est revenu au Mondial Une fin douloureuse dans la mesure où le nom de Saâdane est fortement lié à la formidable épopée des qualifications pour le Mondial-2010 qui, il y a encore quelques mois seulement, a fait sortir tous les Algériens dans la rue, provoquant une communion nationale comme il n'en a jamais eu dans l'histoire du pays depuis l'indépendance. On ne le répètera jamais assez : Saâdane a eu le mérite de qualifier l'Algérie pour une Coupe du monde après 24 ans d'absence. Il ne faut pas se montrer ingrat. Rien que pour cela et pour son âge avancé, il mérite tout le respect. Les résultats l'ont trahi C'est bien dommage qu'il parte sur un mauvais résultat, mais la loi du football, implacable, est la même en tout lieu et en toutes circonstances : si un entraîneur est trahi par son seul allié, les résultats, il est congédié. Pour le cas présent, Saâdane s'est révélé incapable de conduire les Verts à gagner durant deux matchs de suite en Algérie, de surcroît contre des adversaires plutôt modestes (le Gabon en rencontre amicale et la Tanzanie en match officiel). Sans doute très affecté par les insultes dont il a fait l'objet durant et après le match vendredi soir, il a jugé bon de se retirer de son poste. batnainfo tient à rendre hommage à ce grand monsieur du football Algérien, Africain et Arabe et le remercie pour tout ce qu'il a fait pour le football Algérien, en temps que joueur mais surtout en temps qu'entraineur .Merci pour les trois coupes du monde et la coupe du monde junior CHEIKH. On ne vous oubliera jamais. ********************************************** Quand M. Rabah Saâdane a pris la barre technique de l'équipe nationale, l'Algérie pointait à la 80e place au classement FIFA. Aujourd'hui, il quitte la sélection en la laissant au 33e rang. Une performance jamais réalisée auparavant. Quand Saâdane a pris les rênes, il n'y avait pratiquement pas d'équipe. Aujourd'hui, il laisse sa place, mais surtout une équipe construite et composée essentiellement de jeunes joueurs évoluant tous en Europe, et qui en plus sont très attachés à leur patrie. Personne ne peut enlever le mérite à Rabah Saâdane d'avoir mené l'équipe jusqu'en 1⁄2 finales de la CAN et de l'avoir, avant cela, qualifiée pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. Ce qu'on peut lui reprocher par contre, c'est de ne pas avoir su quitter le navire à temps, c'est-à-dire, juste après l'élimination dès le premier tour au Mondial. Un groupe homogène et soudé Le successeur de Saâdane n'aura pas à refaire le travail à zéro. Il n'aura pas aussi à chercher des joueurs, puisque le groupe est là. Les éléments qui composent le groupe actuellement sont les meilleurs. Entre eux, c'est le respect et l'esprit de famille qui règne. Malgré la moyenne d'âge qui ne dépasse pas 25 ans, les joueurs ont acquis une grande expérience en participant à la CAN et à la Coupe du monde. 4 gardiens de haut niveau Celui qui remplacera Saâdane aura 4 ou 5 gardiens de très haut niveau. Mbolhi, qui a fait sensation lors de la dernière Coupe du monde, et qui vient de signer avec le meilleur club en Bulgarie. Gaouaoui, qui a passé plus de 10 ans dans cette équipe et qui peut donner encore à la sélection. Zemmamouche, le portier du Mouloudia d'Alger qui a été le meilleur la saison passée. Cédric, le gardien très prometteur de la JSMB et de l'équipe nationale A'. Et bien sûr Faouzi Chaouchi, qui pourra retrouver l'équipe nationale après le départ de Saâdane du moment que c'est lui qui a décidé de le sanctionner. Une défense impériale A l'exception de Belhadj qui joue au Qatar, les joueurs qui composent le compartiment défensif des Verts évoluent tous en Europe. Halliche joue à Fulham. Bougherra aux Glascow Rangers, Mesbah à Lecce, Medjani à Ajaccio, Yahia à Bochum.... Ces joueurs-là ont fait de la défense algérienne son maillon fort. Là aussi, le remplaçant de Rabah Saâdane trouvera les joueurs sur qui il peut compter pour bâtir son socle défensif. Benchikha qui assurera l'intérim (qui peut durer) devra quand même trouver un latéral droit de métier. L'EN de Saâdane a jusque-là bricolé avec des milieux de terrain, des fois même des attaquants qui ont été travestis en latéraux. Il faudra mettre un terme à ça en lançant un jeune arrière droit. Le Cheikh avait l'intention de convoquer Remache et Hachoud pour le stage qui s'effectuera en France. Benchikha pourrait faire la même chose. Il pourrait aussi avoir d'autres noms en tête, comme relancer Meftah qui joue lui en A'. Un milieu royal Le compartiment le mieux garni et dans lequel le successeur de Saâdane trouvera l'embarras du choix, c'est bien sûr le milieu de terrain. Dans la récupération, il aura Lacen, Yebda et Guedioura. Un peu plus haut, il y a Ziani, Chadli, Abdoun, Boudebbouz, Matmour et enfin Kadir. Tous ces joueurs sont des valeurs sûres sur lesquels il pourra compter. Il y a des cadres comme Ziani (28 ans) qui peut être le patron de cette zone, et il y a aussi des moins jeunes, comme Boudebouz (20 ans) qui est titulaire dans son club de Ligue 1 française, et qui est l'espoir du football algérien. Entre le milieu défensif et offensif, il y a un bon équilibre. Tous les joueurs sont sortis de centres de formation. Ils ont eu une bonne formation, ce qui facilite leur entente sur le terrain. Les attaquants sont là, reste à trouver la bonne formule Le seul compartiment dans lequel Saâdane n'a pas trouvé de solutions est celui de l'attaque. Malgré la présence dans le groupe de joueurs évoluant dans de grandes équipes en Europe, l'ex-sélectionneur national n'a pas assez travaillé l'animation de jeu offensive. L'attaque est vraiment le maillon faible de l'équipe. Cela pourrait être même le chantier numéro 1 du nouveau sélectionneur. Il devra trouver les solutions et vite à ce problème. Travailler l'animation pourrait prendre des mois et l'Algérie n'a pas le temps pour ça. Le match de la Centrafrique est dans moins d'un mois. Injecter du sang neuf, changer le système de jeu, enlever cette peur de perdre et d'encaisser, quelle que soit la solution du nouvel entraîneur, régler ce problème de l'attaque devra être la priorité des priorités de Benchikha. Mettre fin à certaines habitudes tolérées par Saâdane En plus de l'attaque, le nouveau sélectionneur devra revoir certaines habitudes prises sous l'ère Saâdane. Il faut dire que le Cheikh avait tissé des liens très forts avec les joueurs, dépassant même l'aspect professionnel. Cette relation a comme donné droit à certains d'entre eux de se permettre des choses qu'un autre entraîneur ne tolérera pas. Les limites des joueurs n'étaient pas tracées, ce qui a laissé libre cours aux dépassements de certains joueurs. Benchikha qui n'a jamais badiné avec la discipline ne tolérera jamais des choses pareilles. Il posera les barrières à ne pas franchir dès sa prise de fonctions. Le successeur de Saâdane devra travailler dans la continuité Pour toutes ces raisons et pour tant d'autres, le successeur de Rabah Saâdane devra travailler dans la continuité. Chambouler l'équipe ou bousculer le groupe pourrait se retourner contre lui. Rabah Saâdane a laissé une bonne équipe, qu'il faut juste perfectionner. Certains points, comme la discipline, devront être traités avec délicatesse. L'équipe est composée de joueurs expérimentés, comme Bougherra, Yahia, Ziani, Gaouaoui et Yebda. Et des jeunes loups prêts à tout pour réussir. Tels que Boudebbouz et Guedioura pour ne citer que ces deux-là. Alors qu'il était sûr de lui lors de la conférence de presse d'après-match Pourquoi a-t-il finalement craqué ? Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, a fini par démissionner de son poste dans la journée d'avant-hier. Il avait pourtant écarté la veille, c'est-à dire, après la rencontre face à la Tanzanie, toute intention de claquer la porte. lors de la conférence d'après-match, le désormais ex-entraîneur des Verts a donné l'impression d'un homme serein. Bien qu'il ait été affecté par toutes les insultes qu'il a entendues tout au long de la partie, Saâdane n'a à aucun moment parlé de démission même s'il a fait savoir que si c'est lui le problème, il est prêt à partir. Saâdane a donc fait preuve d'une grande sérénité en répondant aux questions des journalistes avec beaucoup d'assurance, en confiant que le résultat du match nul n'était pas la fin du monde. La question qui se pose d'elle-même est alors : pourquoi a-t-il jeté l'éponge quelques heures seulement après avoir écarté toute idée de quitter la barre technique de la sélection ? En effet et d'après une source digne de foi, sa famille est derrière sa décision de démissionner de son poste. Cette dernière a usé de toute son influence pour qu'il ne reste pas à son poste. Ses enfants déçus par le traitement réservé à leur père par le public blidéen ont demandé à Saâdane de présenter sa démission le plus vite possible. Sa famille, qui est toujours traumatisée par ce qu'elle a enduré après le Mondial de 1986, craint de revivre la même mésaventure cette année et a donc prié le Cheikh de quitter le navire. Il faut reconnaître aussi que Saâdane n'a été épargné ni au 5-Juillet ni à Blida et que sa cote de popularité ne cesse de descendre notamment après les résultats peu reluisants enregistrés en Afrique du Sud. Les membres de sa famille ont insisté auprès de lui pour qu'il démissionne. C'est ce qu'il a fait avant- hier en début de journée. Un mal pour un bien pour lui et certainement pour toute l'équipe nationale. En tout cas, c'est l'avis unanime de tous les fans des Verts.
