L'impératif d'une défense à quatre ! A la Mourinho en 4-1-4-1, avec… Lacen en pivot ? Maintenant que les présentations sont faites entre les joueurs et le nouveau sélectionneur, ce dernier doit s'appliquer à chercher la bonne formule pour conduire son équipe vers la victoire. Le départ de Rabah Saâdane laisse espérer des changements dans les mentalités et, surtout, une certaine justesse ou, à défaut, une «justice» dans le choix des onze joueurs qui feront leur entrée le 10 octobre à Bangui. Mais à qui va aller la préférence de Benchikha face aux Centrafricains ? L'impératif d'une défense à quatre ! La question mérite bien d'être posée, tellement elle déterminera en partie les intentions futures du nouveau patron des Verts. Les supporteurs algériens n'arrêtent pas de cogiter les combinaisons susceptibles d'être retenues par Abdelhak Benchikha. Mais la grande curiosité reste, inévitablement, celle de savoir si ce coach est réellement venu avec ses propres idées, ou alors va-t-il se contenter de faire dans la récupération dans les recettes tentées par son prédécesseur. Ceux qui ont poussé Saâdane vers la porte de sortie espèrent vivement ne plus revoir le 5-3-2 ultra-défensif qui nous a servi un moment, avant de nous desservir à dégoût. Sur ce plan-là, Benchikha a été clair à maintes reprises, en affirmant ouvertement que ce système était bien révolu et n'avait plus de place dans le football moderne. En l'absence d'un latéral droit que l'Algérie n'a pas encore enfanté Par là, il ferme à coup sûr la porte du 3-5-2, autant par conviction que pour rassurer les supporteurs. Du coup, il sera dans l'obligation d'opter pour un dispositif plus dans l'air du temps, avec quatre défenseurs classiques, comme pratiqué partout en Europe. Mais en même temps, cela voudra dire qu'il sera dans l'obligation de sacrifier un des trois piliers habituels que sont Halliche, Yahia et Bougherra. En l'absence d'un arrière latéral droit type que l'Algérie semble n'avoir pas encore enfanté, tellement il se fait rare depuis quelques années, Benchikha pensera sans doute à décaler un des trois «grands» sur le côté. Et l'on retombera presque dans les mêmes idées de Saâdane. Ce qui risque d'être mal vu par beaucoup de détracteurs des Verts… Avec Yahia à droite, comme face à la Côte d'Ivoire ? A moins qu'une solution ne vienne sauver Benchikha, s'il devait mettre Anthar Yahia en arrière latéral droit. Mais là encore, la salut ne se fera qu'à moitié, puisqu'il n'aura rien innové sur ce plan, du moment que Saâdane avait déjà titularisé Yahia à ce poste en quart de finale de la CAN 2010, face à la Côte d'Ivoire. Benchikha n'aura rien ramené de nouveau dans ce cas ; mais il sera au moins sûr que sa défense ne partira pas dans le vide, étant donné que cette rencontre face à Didier Drogba et ses camarades constitue à ce jour comme le match référence par excellence de l'Equipe d'Algérie. A moins d'un remaniement spectaculaire dont on doute fort, Abdelhak Benchikha s'appuiera sur les mêmes éléments que son prédécesseur pour démarrer son aventure avec les A. Une prudence, certes, sage mais qui ne marquera aucune différence avec la méthode du Cheikh. Pas d'innovation perceptible donc, si ce n'est dans les mouvements des joueurs. A voir… A la Mourinho en 4-1-4-1, avec… Lacen en pivot ? Au-delà de la défense, des changements sont attendus, que ce soit au milieu du terrain ou en attaque. Les grands entraîneurs européens font jouer leur équipe de nos jours en 4-1-4-1. A l'image de José Mourinho, tant à l'Inter qu'au Real Madrid. Un système qui plaît beaucoup à Benchikha qui l'a loué à plusieurs reprises lorsqu'il était consultant sur Al Jazeera Sports. Si l'on se fie à ce penchant pour la méthode du Portugais, les Verts pourraient bien présenter un nouveau visage devant, avec un Medhi Lacen jouant en pivot, entre les défenseurs axiaux et les milieux offensifs que seront très probablement Ghezzal (excentré à droite, comme il le fait avec Bari) pour son abattage physique, Yebda légèrement axial droit, après ses belles prestations avec Naples, Boudebouz en axial gauche et Djamel Abdoun excentré gauche, tous deux époustouflants avec leurs clubs respectifs. Cela, tant en possession du ballon que lorsqu'ils sont en défense. Un duo Boudebouz-Abdoun comme on l'a rêvé face aux USA Le mouvement offensif sera dirigé très probablement par Riad Boudebouz dans l'axe, épaulé à droite par Hassan Yebda et Ghezzal (un peu plus vers l'avant, comme il l'avait fait contre la Tanzanie en seconde mi-temps. Djamel Abdoun percutera sur le flanc gauche, tout en gardant la liberté de permuter avec Boudebouz avec lequel il dit s'entendre à merveille. Un duo, comme on l'avait rêvé face aux USA, en vain. L'ensemble travaillera pour donner de bons ballons à la pointe esseulée que Benchikha devra choisir entre Rafik Djebbour et Abdelmalek Ziaya. Ce dernier ayant de grandes chances d'être aligné en même temps que le petit magicien de l'ESS, Abdelmoumen Djabou, qui inaugurera sans le moindre doute sa première sélection chez les A. Avec ce Djabou que réclame le peuple ! Car Abdelhak Benchikha se doit de donner sa chance à ce joueur qui a émerveillé le championnat national et qui s'est érigé comme le porte- drapeau du produit local. En le sélectionnant en même temps que Karim Ziani (bien avant son forfait), Benchikha avait envoyé un signal clair de son intention de valoriser le meilleur joueur local actuel. Dans le cas où il ferait marche arrière, c'est tout son plan de redressement qui en prendra un coup. Car les gens attendent tous du sélectionneur national une rupture avec la manière de faire de son prédécesseur qui semblait obnubilé par les Algériens issus de l'émigration. Surtout après la phase finale de la CAN 2010. C'est dire que c'est le peuple qui réclame ces changements et, surtout, cette audace qui avait fait défaut à Rabah Saâdane. Personne ne pardonnera à Benchikha de perdre avec un système ultra-défensif D'autant que le contexte est différent de celui qui avait précédé le Mondial. Car aujourd'hui, les clubs algériens ont montré qu'ils se sont réveillés, à l'image du formidable parcours qu'effectuent les joueurs de la JS Kabylie. C'est tout cela qu'on attend de Benchikha pour ce match face à la République centrafricaine. Car le public aura une certaine indulgence en cas de match nul, s'il survenait après les changements souhaités. C'est-à-dire dans la composante et dans le système qu'on espère résolument offensifs. On trouvera toujours une excuse pour dire qu'il restera d'autres matchs pour s'habituer à la nouvelle méthode du coach. Mais en revanche, personne ne pardonnera à Benchikha le fait de garder le même système ultra-défensif qui nous mènera inévitablement vers la défaite.