Les eaux usées à Batna font parfois l'objet de profondes discussions au sein d'une population qui cache mal ses inquiétudes quant aux conséquences environnementales, et surtout sanitaires, qui peuvent découler de leur éventuelle exploitation à des fins agricoles. Ces eaux, à moitié traitées, sont pour le moment déversées dans l'oued qui serpente jusqu'à la vallée d'El Maâdher, charriant ainsi sur son passage les rejets domestiques et industriels des agglomérations en aval de l'unique station de traitement des eaux de la ville. Certains agriculteurs sans scrupules, selon ce qui se dit ça et là, les utilisent pour irriguer leurs champs alors qu'il est strictement interdit d'en user pour l'irrigation, insiste Kellab Debbih Fayçal, directeur de wilaya des ressources hydriques (DWRH), soulignant au passage le non-respect de la réglementation de la part des unités industrielles. Ces dernières doivent être dotées d'un dispositif de prétraitement, que doivent contrôler les services de l'environnement. Par ailleurs, un nombre considérable de stations de lavage disséminées dans tous les quartiers de la ville qui, en plus de l'exploitation effrénée de la nappe phréatique, déversent leurs huiles de vidange dans les canalisations alors qu'elles doivent être récupérées par Naftal. Avec une seule station d'épuration, la ville de Batna n'arrive, en effet, à traiter que 50% de ses eaux usées. Située à la sortie nord de la ville (route de Constantine), cette station, conçue faut-il le rappeler pour 140 000 habitants, ne peut plus répondre aux besoins, toujours croissants. Depuis son installation, la population a pratiquement doublé, d'où la nécessité d'une deuxième, selon le DWRH. Cette nouvelle station qui fait l'objet d'un avis d'appel d'offres, sera construite à proximité du pôle universitaire de Fesdis ; elle permettra le traitement des eaux domestiques provenant des localités en amont. Lounes Gribissi