Par Mohamed BOUFATAH – Lundi 19 Septembre 2011 -l'expression- // L'instauration d'une ouverture médiatique effective constituera la seule parade contre la manipulation des médias étrangers. Les chaînes satellitaire, Al-Arabia et notamment Al Jazeera sont les fers de lance de la stratégie pré-établie de l'hégémonie médiatique américaine tendant vers la domination militaire», a estimé hier, Mohamed Hadir de l'université de Texas San Antonio, lors d'une conférence sur le thème «Le rôle des médias dans la stratégie mondiale américaine», tenue au siège du Crss à Alger. En réalité, selon lui, Al Jazeera basée à Doha ou encore Al Arabia de Dubai dont le patron n'est autre que le riche Walid Ben Talal ne font que sous-traiter pour le compte de la CNN. On reproche à Al Jazeera, et à d'autres chaînes diffusées par satellite, «de verser dans la propagande internationale américaine en abordant les révoltes arabes». Les différents intervenants considèrent que le rôle de la chaîne Al Jazeera est fondamental dans le conflit libyen. «Les grands médias américains appartiennent à une poignée d'entreprises multinationales qui ont fusionné avec les lobbies militaro-industriels et politiques», disent-ils. «L'opinion locale captivée par le symbole oublie souvent la réalité», est-il également signalé lors de cette conférence. «Le système hégémonique américain dont la force réside dans sa cohérence est fondé sur la peur», fait-il savoir. Ainsi, comment tirer son épingle du jeu des géants médiatiques, sachant qu'au niveau local, souligne un universitaire présent, «on ne dispose pas d'outils d'information mais d'instruments de communication fermés et assimilés». Or, la comparaison en la matière ne peut se faire, quand on sait que «l'élite algérienne est totalement exclue des cercles de décision depuis l'Indépendance», dira un enseignant universitaire. Dès lors, faut-il éternellement s'effaroucher et mettre en avant la récurrente «main étrangère» ou plutôt est-il salutaire de consacrer sans fioriture, le droit à l'information et celui d'être informé? Pour les spécialistes et universitaires ayant pris part à cette conférence, l'instauration d'une ouverture médiatique effective constituera – pour peu qu'il y ait une volonté politique – la seule parade contre l'influence réelle ou supposée des médias étrangers et ceux qui charrient comme intox et manipulation. L'entité chargée de la stratégie de propagande internationale – fondée par ceux qu'on appelle les faucons dont Bush père et renforcé par Bush fils – «dispose de 163.932 employés disséminés à travers 170 pays dans le monde selon un chiffre arrêté en 2001», a-t-on indiqué. Le budget de cette structure a été augmenté de 38,60 millions de dollars en 2005 et de 1,6 milliard de dollars en 2006. Idem pour le nombre de contrats de relations publiques, «passé de 74 à 343 entre 2005 et 2006», d'après l'orateur. Et depuis, «la presse affiliée est composée de recrues totalement dépendantes du Pentagone», a-t-il dit. «Cette armée de journalistes collaborateurs joue un grand rôle dans l'asservissement des téléspectateurs, en amont et en aval des guerres engagées par les forces américaines à travers la planète», a ajouté Mohamed Hadir.