La présence d'agents de l'ordre, seule garantie de dissuasion en ces lieux, est plus que souhaitée par les riverains. Les habitants de Bouakkel vont finir un jour par perdre espoir, si ce n'est déjà fait. Représentés au sein d'une association de quartier, créée en 2002, ils n'ont jamais cessé depuis de faire appel aux autorités pour la prise en charge de leurs préoccupations et des désagréments qui leur pourrissent la vie: insalubrité, mauvais état des routes, rationnement d'eau potable et surtout l'insécurité. Toutes ces inquiétudes sont dûment mentionnées dans des correspondances, adressées par l'association à toute la hiérarchie de l'autorité publique (président d'APC, chef de daïra, sûreté de wilaya, procureur de la République et wali), et ce depuis l'année 2002. A dénombrer la multitude de magasins qui le peuple, on se demande si les propriétaires s'acquittent réellement de leurs redevances en matière d'impôts. Dans le cas où ils le font, ils doivent bénéficier des mêmes droits qui profitent aux autres citoyens établis pourtant pas loin de là. Ce n'est en effet pas le paradis, mais la vie y est plus décente. Les éboueurs passent à l'heure, on y trouve des poubelles, qui pour rappel ont même fait l'objet d'un débat, l'année écoulée, lors d'un conseil exécutif de wilaya. Le premier responsable s'était alors forcé de s'attarder sur l'origine du vide-ordure en relatant son historique qui remonte au 19ème siècle et a insisté sur la nécessité d'en doter les quartiers. A ce jour, le problème reste posé, les services concernés ne semblent pas avoir compris le message et les citoyens persistent à jeter leurs sachets à même le trottoir. L'autre aspect qui fait redondance dans les rapports établis par le comité de quartier et qui n'est pas des moindres, est celui de la sécurité. Les habitants n'ont jamais arrêté d'attirer l'attention des services de l'ordre sur l'insécurité qui a de tout temps régné en ces lieux, et plus exactement dans le jardin public situé en face de la cité. Un lieu, qui devait ajouter un plus, est devenu le lieu de dépravation par excellence. Un jeune de 19 ans y a déjà perdu la vie par le passé et ne voilà-t-il pas qu'un deuxième jeune, âgé de 22 ans, a péri dans presque les mêmes circonstances. Cette fois-ci, ce sont des jeunes venus d'ailleurs, auxquels se sont joints les jeunes habitants du quartier, qui ont décidé, pour rappel, de crier leur colère contre cette situation. Adhérents dans des associations, ils ont entrepris de nettoyer ce jardin et ont appelé de toutes leurs forces les autorités à jouer pleinement leur rôle: «c'est inouï que des citoyens se fassent tuer à 200 m d'un commissariat», se sont-ils étonnés. La présence d'agents de l'ordre, seule garantie de dissuasion, en ces lieux est plus que souhaitée par les riverains. Dans ce même jardin, qui a fait l'objet d'une multitude de rapports destinés à toutes les parties concernées, des toilettes publiques sont fermées pour mauvaise prise en charge. Les services de la commune n'ont trouvé comme solution au problème posé par ces vespasiennes que de les condamner (portes soudées à l'arc), alors qu'ils peuvent les donner en gérance à ceux qui les demandent, et assurer le suivi de leur utilisation. Par ailleurs, si la route centrale qui jouxte le quartier est depuis longtemps dans un piteux état, que dire des rues et ruelles qui sillonnent le quartier ? Trous et crevasses engendrés par les travaux (Sonelgaz, ADE et autres services communaux) et laissés en l'état, ne cessent de gêner et de ralentir la circulation. Bouakkel est un quartier comme tous les autres quartiers de Batna et il refuse toute stigmatisation. La balle est dans le camp de ceux qui ont la ville en charge et il est temps que chacun prenne ses responsabilités.