Une conférence de presse animée par Mohamed-Salah Kouach, directeur de la société de distribution d'électricité et de gaz de l'Est (SDE), organisée jeudi dernier, a levé le voile sur le problème des coupures d'électricité qu'ont connus les quartiers de la ville de Batna. «Nous n'avons opéré aucun délestage», a déclaré de prime abord le premier responsable de l'entreprise. Ces coupures qui ont poussé les habitants des quartiers concernés à sortir dans la rue brûler des pneus et dresser des barricades en signe de protestation, n'étaient donc pas dues aux opérations de délestage mais plutôt à une surexploitation du réseau qui n'arrive plus à répondre à une demande toujours en hausse. La nuit de mercredi passé a été marquée par des manifestations dans cinq quartiers différents (Kechida, Tamechit, Bouakkal, Route de Tazoult et Z'mala), qui s'est soldée par des blessures à trois agents de l'ordre. Ces quartiers de grande concentration sont les plus touchés en raison d'activités qui exigent une grande consommation d'énergie : le froid pour les boucheries et autres alimentations générales, et la petite industrie telle que la menuiserie ou la ferronnerie. «Les habitations, dotées chacune de plusieurs climatiseurs, participent, selon le conférencier, à cette surexploitation que le réseau parfois vétuste ne supporte pas». Cette surexploitation a même entraîné la rupture du réseau de haute tension qui a nécessité une connexion avec le réseau de Biskra, a affirmé notre interlocuteur. En attendant la livraison du nouveau poste d'une capacité de 80 MGW prévue avant l'été 2013, la seule solution est l'installation de 12 transformateurs qui seront répartis dans les quartiers touchés. Cette installation bute néanmoins contre l'opposition des propriétaires des assiettes destinées à la construction des génies civiles qui abriteront ces transformateurs. Selon l'orateur, cela a nécessité l'intervention du wali en personne pour passer outre cet obstacle. La SDE a par ailleurs préconisé la diminution de l'éclairage public et appelle les habitants à rationner la climatisation. Le véritable problème réside donc dans le fossé qui sépare l'offre de la demande. En sa qualité d'entreprise commerciale, la SDE est appelée à combler ce fossé, d'abord, et mener une grande campagne de sensibilisation contre le gaspillage, ensuite.