Coup dur pour le FLN et le RND. Le président Abdelaziz Bouteflika va procéder à une deuxième lecture des réformes politiques qu'il a initiées au printemps 2011 a annoncé ce samedi 20 octobre, le ministre de l'Intérieur Dahou Ould Kablia. « Le président va revoir certaines lois amendées lors de la sixième législature par les partis majoritaires au Parlement », a déclaré M. Ould Kablia au cours d'une conférence de presse en marge de sa réunion avec les chefs de daïra à Alger. Les textes concernés par cette deuxième lecture sont : « la loi électorale et les code de la commune et de la wilaya », a précisé le ministre de l'Intérieur. Les changements apportés par « les partis majoritaires » aux textes de lois soumis au Parlement ont mis le gouvernement dans l'embarras. « On peut comprendre que ces partis aient agi selon leurs intérêts mais cela nous a causé beaucoup de problèmes au gouvernement », avoue M. Ould Kablia, citant par exemple le cas des taux disqualifiant les listes électorales qui ont pénalisé l'opposition lors des législatives du 10 mai dernier. « Je voulais personnellement revoir ce taux mais la loi ne me le permet pas avant une année », a déclaré M. Ould Kablia qui cite aussi le cas des candidats poursuivis en justice : « Pour nous, il n'était pas question pour cette catégorie de se présenter dans les listes électorales, mais l'amendement apporté par la majorité a donné l'occasion aux personnes poursuivies en justice dans différentes affaires d'aller aux élections en attendant d'épuiser toutes les voie de recours ». Cette situation explique, selon M. Ould Kablia, l'existence sur plusieurs listes électorales de noms de personnes qui ont une ou plusieurs affaires en justice. Le ministre de l'Intérieur a révélé également l'intention du Conseil de la Nation de bloquer ces lois : « le sénat n'était pas d'accord sur plusieurs amendements mais la chambre a fait passer ces textes pour éviter les polémiques ». M. Ould Kablia a fait un autre aveu de taille : le président a le droit de dissoudre l'actuelle APN si cette dernière se positionne contre les révisions qu'il compte apporter sur les projets de loi concernés. « Ce sont les lois du président. Ce dernier avait le choix entre ne pas promulguer les textes amendés ou aller à une deuxième lecture. Si l'APN refuse les changements, la Constitution accorde au président le droit de dissoudre la deuxième chambre parlementaire », précise le ministre. Le ministre de l'Intérieur n'a pas fixé de délais pour la révision des lois qui ne plaisent pas au président. Il a affirmé que cette deuxième lecture aurait lieu après la révision de la Constitution. « On dispose de cinq ans pour revoir ces lois », a dit M. Ould Kablia. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a estimé que le manque d'engouement des Algériens pour les élections locales était « normal ». « Les enjeux ne sont pas les mêmes qu'aux législatives », analyse Ould Kablia. « Sur les 52 partis en lice pour les locales, 36 ont présenté moins de 100 listes électorales, 25 partis sont même présents avec 50 listes uniquement. Un parti est représenté dans deux listes seulement. Ces partis n‘ont pas de base ni d'ancrage dans la société », affirme‐t‐il, avant d'annoncer que son département n'hésitera pas à retirer les agréments aux partis qui ne respectent pas les règles. Sur la décision de cinq formations politiques de boycotter les locales, Ould Kablia a affirmé que cette position s'inscrit dans l'opposition au régime en place. M. Ould Kablia a annoncé que 54 000 logements seraient attribués avant le 31 décembre prochain et que 43 000 autres logements seraient distribués avant mars 2013. « Le programme va se poursuivre. Chaque trimestre, les autorités concernées vont distribuer un quota de logements ». Pour le marché noir de la devise, Ould Kablia a affirmé « qu'il ne voit aucun inconvénient à ce qu'on le laisse ou qu'on le supprime, le citoyen y trouve son compte. Pour les autorités, nous connaissons très bien ces personnes qui alimentent le marché informel de la devise ».