Par Slimane Laouari// Sept élèves hospitalisés et deux personnes arrêtées dans une bataille rangée qui a eu comme théâtre un collège d'Annaba, nous apprend notre correspondant local. A l'origine, une bagarre entre collégiens et… lycéens réunis dans un même établissement ! Pour parer au plus pressé au retard dans la réalisation d'un lycée d'une proche localité qui, selon les prévisions les plus optimistes ne sera prêt qu'à la fin de l'année, quelque deux cents élèves du cycle secondaire ont été «casés» dans ce collège, à titre provisoire. Il s'agit là d'une mesure d'urgence, mais la formule a existé par le passé. Dans plusieurs établissements du pays, on pouvait accomplir les deux cycles scolaires dans un même établissement. On ne sait pas si c'était une expérience réussie mais on sait qu'elle a été abandonnée depuis… le milieu des années 1970 et on n'a pas souvenance que quelqu'un l'ait regrettée. Mais si la formule n'a pas été exemplaire, on en garde cette consolation qu'il n'y a pas eu beaucoup de batailles rangées entre collégiens et lycéens et les images d'ambulances toutes sirènes dehors dans un établissement scolaire sont plutôt de fraîche «création» ! Et puis ça avait le mérite d'être convenu. Les élèves affectés dans ces établissements un peu par nécessité et les parents qui n'avaient pas trop le choix, savaient quand même à quoi s'en tenir. Tout le monde était pour ainsi dire préparé à une «coexistence» qui, si elle n'a pas toujours été sanctionnée par le bonheur, était un «choix» qui n'est pas ce qu'on pourrait reprocher le plus à notre système éducatif. Mais l'«expérience» a vécu. Et dans le cas, dramatique, du collège – ou du lycée – d'Annaba, il est plus question de bricolage délétère que de… mauvais choix ! Car à force de promettre des rentrées scolaires «sans problème», on en arrive à en créer de toutes pièces ! A chaque rendez-vous automnal, son lot de promesses non tenues et de (mauvaises) surprises ! Cela fait des rentrées et des rentrées qu'on nous promet des classes à dimension humaine pour qu'on se retrouve en septembre avec des salles de plus en plus bondées. Des cantines scolaires qui restent une chimère. Un transport scolaire qui relève du fantasme. Des profs pour chaque matière toujours problématique. Et une… sécurité manifestement impossible. On ne sait pas si poster des policiers devant les écoles était pertinent comme solution mais on a été preneur parce que la tutelle est depuis longtemps en panne d'imagination. On veut prémunir les élèves contre le «danger extérieur», voilà que les batailles rangées entre eux deviennent une horrible banalité. Classe contre classe, quartier contre quartier, anciens contre nouveaux, voilà que nous découvrons maintenant les collégiens contre les lycéens ! Sept élèves hospitalisés et deux personnes arrêtées dans une bataille rangée qui a eu pour théâtre un collège d'Annaba. Deux personnes «étrangères à l'établissement» arrêtées parce qu'elles seraient à l'origine de la rixe. Trop facile, mais c'est sûr qu'elles vont tout encaisser. Comment ces «étrangers» à l'établissement se sont retrouvés là ? Pourquoi le lycée n'était pas près et qui a décidé de cette «solution de cohabitation» ? Personne ne répondra de tout ça. On a bricolé la solution, on a bricolé les raisons d'une bagarre dramatique, on bricolera bien évidemment… des coupables ! [email protected]/le temps d'algérie