Il a affirmé qu'il n'accorde pas d'importance à la manière avec laquelle le chef de l'Etat va procéder pour élaborer les amendements à apporter à la Constitution. Avec une dévotion inénarrable, Amar Ghoul, qui ambitionne de construire un grand parti et une force de proposition, a annoncé hier son entière disponibilité au chef de l'Etat. «Si le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, voudrait bien se succéder à lui-même en se présentant pour un quatrième mandat, nous serons à sa disposition avec coeur et âme, fidèlement (qalb ou rab)», a déclaré, tout fier, hier à Alger le président du TAJ. M.Ghoul s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée dans une villa à Ben Aknoun, qui fait office de siège de son parti pour la capitale. Le TAJ compte adopter «une participation positive» vis-à-vis des prochaines étapes dans les réformes initiées par le président de la République en avril 2011, dixit Amar Ghoul. Le ministre des Travaux publics, qui fait mine de ne pas être dans le secret des dieux, par rapport aux intentions du chef de l'Etat, fait savoir que sa «candidature pour la présidentielle de 2014 n'est pas à l'ordre de jour et ne figure pas dans mes priorités de l'heure». Tout en affirmant qu'il n'accorde pas d'importance à la manière avec laquelle le président de la République va procéder pour élaborer les amendements à apporter à la Constitution, il indique qu'il «est plutôt regardant sur le contenu des ces modifications ou rectificatifs». Dans ce contexte, «une commission d'ijtihad, pour formuler des propositions en prévision de l'amendement de la loi fondamentale est d'ores et déjà installée», a déclaré le président du TAJ. Elle (la commission… ndlr) sera composée, dit-il «d'experts, juristes, d'autres compétences nationales et de personnalités politiques». Toutefois, Amar Ghoul, dont le parti a été rejoint par des centaines d'élus locaux, dément tout soupçon de nomadisme politique les parlementaires au nombre de plus d'une cinquantaine, qui ont regagné sa formation. Ces membres de l'APN et du Conseil de la nation, dont les nouveaux sénateurs «n'ont rien à voir avec le nomadisme car ils sont tous des fondateurs du parti», a-t-il indiqué. Sans être précis, Amar Ghoul insiste sur la nécessité de poursuivre le processus de la réconciliation nationale avec un double travail horizontal et vertical. L'objectif de cette tâche est «d'ensevelir au plus profond tout ce qui pourra réveiller ou faire allusion aux racines et conséquences de la tragédie nationale». Par ailleurs, le TAJ, qui commence à peine à installer ses structures, compte déjà près d'une cinquantaine de députés ayant déserté leurs partis pour rejoindre Amar Ghoul. La demande de TAJ de constitution d'un groupe parlementaire «a été en principe accordée par le bureau de l'APN et aura son propre bureau dans la même enceinte», selon l'une des députées élues sur la liste indépendante à Aïn Defla. Le TAJ s'apprête à refaire la même demande au niveau de la chambre haute où il compte plus d'une douzaine de sénateurs dont trois nouveaux membres du Conseil de la nation élus récemment à Tlemcen, Naâma et Souk Ahras sur des listes d'indépendants, selon Zahia Benarous. Toutefois, les parlementaires et les élus se sont taillé la part du lion au sein du bureau politique ou exécutif du TAJ. Plus de 50% d'une trentaine de membres du bureau politique sont issus des deux chambres. En plus du président de la Cgea, Habib Yousfi, président du conseil national du parti, la présidente de l'Association nationale Iqra, Mme Aïcha Barka, le président du club du CRB, Mokhtar Kalem, figurent également parmi les membres du bureau politique. Les noms des ex-porte-parole du MSP, Kamel Mida et Mohamed Djemaâ, figurent également sur la liste du bureau politique. De même, le nouveau maire de la commune des Eucalyptus (Alger) s'est vu accordé une place au bureau exécutif. Pas moins de sept élus sur la liste du PT à El Tarf ont rejoint le TAJ. Comme eux, «près de 2 000 nouveaux élus locaux ont rejoint ce parti», a fait savoir Mohamed Djemaâ, transfuge du MSP et actuel chargé des relations avec les partis politiques pour le compte du TAJ. Outre la structuration du parti, l'accompagnement des réformes, la formation d'Amar Ghoul ambitionne également de constituer une parade contre les effets et la propagation de ce qui se passe autour de nous en tirant des leçons de l'anarchie, selon lui, qui règne dans ces milieux. Selon le président de TAJ, l'Algérie a bien négocié le virage du printemps arabe. Il ajoute que le pays a évité les répliques des révolutions enregistrées chez nos voisins ainsi que dans de nombreux autres pays arabes. Même si ces mutations ont enfanté, selon lui, une ouverture démocratique, il n'en demeure pas moins que des dérives sont constatées par l'orateur. Il est satisfait du fait que ces répercussions soient évitées par l'Algérie. Il fait référence au climat d'insécurité et au chaos qui règnent dans plusieurs pays. A cela s'ajoute la détérioration de la situation sociale et économique. Le pire dans tout cela, est que les vieux démons reviennent comme le tribalisme, les luttes idéologiques et le régionalisme, regrette Amar Ghoul. Selon ce dernier, la crise économique mondiale n'est pas sans répercussion sur l'évolution des pays arabes. Par Mohamed BOUFATAH – Mercredi 09 Janvier 2013 – L'expression