Les choses sérieuses commencent pour Amar Ghoul Le nouveau parti d'Amar Ghoul risque de bouleverser la donne politique nationale. Le nouveau parti de l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, Tadjamou Amel El Djazaïr (TAJ) ou Rassemblement de l'espoir de l'Algérie, tiendra aujourd'hui sa première réunion publique à l'hôtel Sheraton d'Alger. Cette rencontre, qui regroupera les cadres du parti et les coordinateurs des différentes wilayas, intervient quelques jours après le dépôt du dossier d'agrément du TAJ auprès du ministère de l'Intérieur, soit le 15 août dernier. Selon des sources proches du parti, cette réunion est le prélude à l'organisation du congrès constitutif qui se tiendra, sauf changement de dernière minute, les 15 et 16 septembre prochain. Elle est aussi l'une des phases préparatoires du parti dans la perspective d'élargir sa base militante en vue des élections locales du 29 novembre prochain. «La rencontre de demain (aujourd'hui, Ndlr), sera une occasion pour faire connaître les fondements, les valeurs ainsi que l'idéologie du parti», a fait savoir Mohamed Djemaâ, proche collaborateur d'Amar Ghoul, dans une déclaration faite hier à notre rédaction. Ce nouveau parti de M.Ghoul, député d'Alger, capte l'attention des observateurs et ce depuis son lancement après la démission de l'ex-ministre des Travaux publics de son ancien parti, le MSP en l'occurrence. A l'origine, un désaccord politique avec le parti de Bouguerra Soltani qui a décidé de ne pas faire partie du prochain gouvernement ainsi que de boycotter, dans le cadre de l'Alliance islamiste de l'Algérie verte (AAV), les instances de l'APN. Deux décisions qui n'étaient pas du goût du fondateur du TAJ qui a, par ailleurs, affirmé prendre ses distances avec son ancien parti le jour de l'installation de la nouvelle Assemblée le 26 mai dernier. Alors que les députés de l'Alliance verte brandissaient des pancartes rouges dénonçant la fraude électorale, Amar Ghoul déclarait à la presse qu'il était au service de l'Etat. Au fil des jours, le TAJ prenait de l'importance et des militants de différentes obédiences convergent vers lui. «Nous recevons des centaines d'appels par jour de citoyens qui veulent rejoindre le parti», a indiqué Mohamed Djemaâ. Mais les grosses pointures recrutées par le parti sont celles des cadres dissidents d'autres formations; Mohamed Djemaâ étant lui-même un ancien cadre du MSP. Ratissant large, les responsables du TAJ sont toujours en contact avec les dissidents de ces partis, notamment ceux du FFS, RND et FNA. Selon notre interlocuteur, le parti disposerait déjà «de dizaines de députés venus de l'AAV, du Front national algérien (FNA) et des indépendants». «Il y a des pourparlers avec d'autres députés mais je ne peux pas avancer pour le moment un nombre précis de parlementaires qui ont rejoint notre parti», a-t-il ajouté. Le nouveau parti de Amar Ghoul sera-t-il prêt pour aborder les prochaines élections locales d'autant plus que le facteur temps peut lui être défavorable? «On fera tout pour être présent à ces élections et présenter des listes dans le maximum de communes», a répondu M. Djemaâ, annonçant l'installation des bureaux du parti à travers les wilayas du pays. Ainsi, au rythme où vont les choses et vu les soutiens dont il bénéficie, le nouveau parti d'Amar Ghoul risque de bouleverser la cartographie politique nationale d'autant plus que toutes les conditions s'y prêtent. Les partis traditionnels vont devoir s'adapter et faire avec.