A travers son nouveau livre « Kaid Ahmed, homme d'Etat », paru récemment, l'ancien ministre et le romancier Kamel Bouchama, vise à ressusciter le parcours de cette personnalité nationale, victime du black-out imposé sur son passé glorieux, en raison des désaccords politiques apparues après l'indépendance du pays, et à redonner la considération au parcours de Kaid Ahmed, qui s'est opposé à la politique de l'ancien président de la République, Houari Boumediene, d'où la malédiction de l'exclusion dont il a fait l'objet. Kamel Bouchama a plaidé dans son nouvel ouvrage pour une nouvelle lecture de l'histoire de l'Algérie, notamment celle de l'époque de la guerre de libération nationale. Le livre de Bouchama remet en cause la version officielle sur la personnalité de Kaid Ahmed, qui s'est opposé avec le défunt président Boumediene sur « la révolution agraire ». Ainsi, Kaid Ahmed, qui fut un grand militant du mouvement national et qui a fait partie du groupe qui a négocié les accords d'Evian, a été réduit à un « bourgeois qui ne partage pas les aspirations du peuple et qui possède de vastes fermes à Tiaret ». Kaid Ahmed, homme d'Etat a levé le voile sur plusieurs aspects de la vie de cette grande personnalité du mouvement national, qui fut parmi les premiers à rallier, en 1946, les rangs de l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), auquel il a occupé plusieurs postes de responsabilité. Après l'indépendance, il était membre au conseil national constituant, avant d'être désigné 1963 par l'ex président de la République, Ahmed Benbela, à la tête du ministère des Finances. Une année plus tard, il a démissionné, suite à un désaccord entre lui et Benbela. En 1968, Kaid Ahmed a été nommé par Houari Boumediene comme Secrétaire général du FLN, considéré comme étant le 2e homme de l'Etat, à l'époque. 1972, et après son désaccord avec Boumediene, il a décidé de déposer sa démission et puis il a décidé d'aller s'installer définitivement en France. Selon Kamel Bouchama, Kaid Ahmed, a été arrêté le 25 mars 1976 par les autorités françaises qui l'ont sommé de quitter le territoire français vers la Suisse. Il avait opté pour la RFA.