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Paris honore Bigeard à la veille du cinquantenaire de l'indépendance Après l'appel de Juppé d'éviter que les extrémistes des deux cotés ne rouvrent les anciennes blessures
Le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé avait déclaré le 15 juin dernier lors de son entretien avec le premier ministre Ahmed Ouyahia, au sujet du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie en 2012, que les deux partis avait exprimé la volonté commune d'éviter que les extrémistes des deux parties ne ravivent inutilement les vieilles blessures ». Mais la France officielle et sur suggestion de son ministre de la défense a piétiner cette volonté par un acte provocateur contre les algériens à la veille du cinquantième anniversaire de l'indépendance. La France officielle a pris l'initiative de transférer les cendres du général Bigeard à l'hôtel des invalides, ce que des historiens et des personnalités algériennes dont l'historien Mohamed Harbi, l'ancien résistant Maurice Aubrac, la veuve de Maurice Audin, Mme Josette Audin, le secrétaire général du parti communiste français Pierre Laurent et le député Noel Mamère comme « historiquement infondée, politiquement dangereuse et humainement scandaleuse », exprimant leur refus que « la notion d'héroïsme soit liée à l'histoire de cet homme ». Les détracteurs de cette initiative ont relevé qu'« il y a une certaine indécence à mettre Bigeard au rang d'autres grands militaires qui y reposent, parfois depuis des siècles ». Ils ont également indiqué qu'« une telle initiative serait une insulte à divers peuples qui acquirent au prix fort, naguère, leur indépendance ». S'interrogeant « A-t-on pensé un instant quel signal le gouvernement français s'apprête à leur envoyer ? Est-ce du mépris à l'état pur ou de l'inconscience ? ». Cette glorification d'un des principaux acteurs de la colonisation et d'un des généraux français les plus sanguinaires intervient à l'heure ou Sarkozy avait déclaré en 2007 lors de sa visite à l'université de Constantine que « le colonialisme est injuste par nature ». L'initiative d'honorer le tortionnaire Bigeard démontre la persistance des « attitudes coloniales contre les algériens, malgré ce que disent les dirigeants français sur l'existence « d'une intention positive » d'améliorer les relations avec l'Algérie en poussant les relations économiques vers plus de développement et de partenariat. Faire de Bigeard un « héros » traduite est-il cette intention, malgré le fait que les mémoires gardent la torture et les assassinats méthodiques pratiqués par ce tortionnaire en compagnie de ces parachutistes contre les algériens. Il semble que Paris pense que la demandes des algériens de la « reconnaissance par la France coloniale de ses crimes », et des « excuses et des réparations » est une forme d'extrémisme de la part des algériens à laquelle il faut « renoncer » mais la réhabilitation d'un général tortionnaire, comme Bigeard qui avait dit que la torture lors de la bataille d'Alger était « un mal nécessaire », n'est pas à son sens une atteinte à la mémoire de ses victimes et une humiliation pour les peuples qui ont souffert du colonialisme. Cela indique que le minimum que peut faire la France officielle c'est-à-dire « prendre conscience de ce qu'elle faisait », contre le peuple algérien durant une colonisation de 130 ans, elle refuse de le faire et de s'en souvenir, ce qui signifie que la pensée coloniale contrôle toujours le pouvoir de décision du palais de l'Elysée dans sa volonté de remporter les élections.