Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
La surveillance des élections par les magistrats n'est qu'ornement d'une démocratie de vitrine Mohammed RAS El Ain, ex président du syndicat des magistrats
L'ex magistrat, Ras El Ain Mohammed s'exprime à propos de la mission de surveillance des prochaines échéances électorales, confiée aux magistrats et pense que les élections ne seront crédibles que lorsque la justice soit indépendante alors que c'est l'administration qui a le monopole sur les échéances politiques. El Khabar : est-ce que le fait de charger les magistrats de surveiller les élections garantit forcément la transparence de ces dernières ? Ras El Ain : le rôle de la justice consiste dans la garantie des libertés fondamentales, individuelles soient elles ou collectives. Ce rôle ne peut se concrétiser que lorsque cette dernière soit totalement indépendante. La transparence des élections ne peut se concrétiser qu'à travers un contrôle constitutionnel et juridique et non pas par une supervision judiciaire, montrant la justice comme une partie prenante de l'opération électorale. La transparence dépend de la nature du régime démocratique et le respect des autorités des règles de changement en vertu de normes et procédures légales strictes…à partir de là, on peut qualifier cette tâche de simple opération d'ornement d'une démocratique de vitrine. El Khabar : certains partis craignent l'exploitation des magistrats pour la couverture d'une éventuelle fraude électorale. Cela est-il possible ? Ras El Ain : la peur de la fraude est légitime puisqu'à l'instant, on ignore quel rôle a été confié aux magistrats dans ces sélections. Il est communément connu que la mission de chaque partie chargée de superviser les élections ne commence pas le jour du scrutin mais le jour de l'assainissement des listes électorales, notamment, le contrôle de la concurrence dans les programmes des partis, de la campagne électorale et la détermination des responsabilités, la détermination des cercles électoraux, la détermination des centres et bureaux de vote…la formation des commissions électorales ainsi que la détermination des conditions du choix de leurs membres et présidents. El Khabar : Confier cette tâche aux magistrats ne signifie-t-il pas leur implication dans la politique ? Ras El Ain : il est clair que tout travail qui manque d'une vision claire et d'un objectif précis est un comportement politique qui conduit à des résultats dont personnes ne connaît l'ampleur, à l'exception de son instigateur. De ce fait, charger les magistrats d'une telle mission dans l'absence de mesures garantissant la transparence dans les élections, et qui ne conduit pas à concrétiser la volonté des électeurs, serait trop risqué, et ne servira ni les magistrats ni les partis ni l'instance électorale, qui auront d'autres charges difficiles supporter et assumer les répercussions.