Un sondage sur les orientations politiques, religieuses et économiques des algériens a été réalisé par un groupe de spécialistes relevant à l'Arab Barometer, entre le 24 et le 8 mai 2011. Ce sondage a eu lieu en pleines mutations secouant le monde arabe, dont l'Algérie qui s'est précipité à engager des réformes traduites par la révision de quatre lois organiques incluses dans la constitution et la promulgation d'autres. Le sondage auquel ont pris part des chercheurs algériens a eu lieu dans les quatre coins du pays du pays. Ce sondage a pris en considération l'âge, le sexe, la région et le niveau d'instruction. Les questions posées se sont limitées à six axes essentiels, ils sont comme suit : 1- les défis économiques et leur perception par le citoyen algérien ; 2- l'avis et l'évaluation des algériens sur les institutions publiques ; 3- le rôle de la femme au sein de la société et le regard de la société à son encontre ; 4- l'opinion des algériens sur certaines valeurs et pratiques religieuses ; 5- la citoyenneté et les droits selon les algériens ; 6- les institutions publiques et la confiance des algériens en leur efficacité. La majorité des individus questionnés dans le cadre de ce sondage se sont dits contre l'élection d'une femme comme chef d'Etat ou bien Premier ministre, soit 55.7%, alors que 41.4% ne voient aucun inconvénient de voir la femme accéder aux deux postes suprêmes cités. Ces deux taux se rapprochent de ceux obtenus à l'issue d'un sondage réalisé en 2006. Selon les résultats du sondage sur le rôle de la femme au sein de la société et le regard de la société à son encontre, il n'existe pas une grande différence entre les populations rurales et citadines. Les individus interrogés ne se sont pas basés sur l'âge, le niveau d'instruction et la région. 27% des femmes sont pour l'accès de la femme aux hauts postes de responsabilité. Plus du tiers des juges en Algérie sont des femmes, lit-on sur le sondage. En ce qui concerne le travail de la femme, 64.2% sont pour, alors que 31.2% sont contre. S'agissant de la bigamie, 32% des algériens souhaitent que la première femme soit d'accord. 8.6% sont contre la bigamie. 20.3% sont pour la promulgation d'une loi interdisant la bigamie. 35% estiment que la femme devrait avoir le droit de prendre la décision du divorce au même titre que l'homme. 21.3% sont contre cette proposition. 53% des femmes pensent qu'il est possible de rejeter l'homme choisi par sa famille. Pour résumer, les réponses des algériens sur le mariage démontrent un aspect moderne dans leur personnalité, malgré le poids de la religion et des as et coutumes. Certains milieux traditionnels préservent toujours « une culture conservatrice » à l'encontre de la femme. Concernant le volet lié l'avis de la religion et la charia sur la tenue vestimentaire, 81% se déclarent pratiquants. 50% estiment que la pratique des principes de la religion s'inscrit dans la vie privée. 40% sont pour que la femme porte une tenue décente et que le voile islamique n'est pas obligatoire. 20.5% des algériens se déclarent pratiquants, 60.6% ont annoncé qu'ils sont peu pratiquants, alors que 14.6 se sont dits non pratiquants. 59% des algériens considèrent que la religion est une affaire privée, 21% estiment le contraire. Sur une question si les citoyens musulmans doivent avoir les mêmes droits que les non musulmans, 18.5% sont pour et 60.3 sont contre. Sur les intérêts bancaires, 31% ne voient pas d'inconvénient, 39.7% se sont prononcés contre. 22.2% ont déclaré qu'ils ne s'estiment pas concernés par les polémiques liées à la religion. 20.5% sont favorables aux jeux de hasard, contre 47.4%. 26.8% ont avoué qu'ils ne dépensent pas leur argent aux jeux d'hasard, en estimant que la chance n'est pas de leur côté. 83% des algériens considèrent que l'abandon de la prière que ce soit pour l'homme ou la femme est un inconvénient pour le mariage. 12.9% ne voient pas d'inconvénient. 39% ne voient pas que le port du voile islamique soit obligatoire, si sa tenue est décente, alors que 21.7% estiment le contraire. Si la démocratie s'oppose à l'Islam, 9.1% estiment que la démocratie ne s'oppose pas à l'Islam, 44.6 estiment que si, alors que 11.1 ont affirmé que l'Islam et la démocratie sont contradictoires.