Visée n Des actes racistes et xénophobes émanant des citoyens et même des officiels des pays occidentaux, visent particulièrement ces dernières années des ressortissants de pays musulmans. Des spécialistes en politique estiment que les actes anti-immigration et anti-musulman, ont pris des proportions alarmantes ces dernières années, puisque le populisme radical n'est plus confiné aux extrêmes, il a gagné le centre et la gauche dans certains pays occidentaux. Un langage ou un comportement employé vis-à-vis des immigrants serait jugé intolérable s'il était utilisé envers des citoyens occidentaux. Des citoyens sont interpellés et parfois arrêtés arbitrairement presque chaque semaine, humiliés au niveau des aéroports, d'autres sont insultés, des postulants à des postes d'emploi se voient refuser leurs candidatures… Ces gens de tout âge subissent un traitement discriminatoire pour la seule raison qu'ils ont des faciès ou des noms qui renvoient à leurs origines musulmanes. Des comportements qui ont pour origine les attaques terroristes dans plusieurs pays occidentaux, mais qui se sont accentués avec les attaques du 11septembre et qui ont fait de l'islam l'«ennemi à combattre». Dans l'Occident d'aujourd'hui, le mot «arabe» renvoie immédiatement à quatre appellations : musulman, islamiste, intégriste et terroriste, appellations qui ont fini par engendrer cette forme d'expression du racisme qu'est l'islamophobie. Et il ne fait aucun doute que les thèses du «choc des civilisations» en vigueur depuis le 11 septembre 2001 et qui présentent la religion musulmane comme étant un péril du XXIe siècle pour le monde occidental, sont le terreau qui rendent possibles de tels actes. Depuis, une grande confusion entoure la relation entre l'Islam en tant que religion de paix et de tolérance et le terrorisme en tant que mouvement extrémiste et sanguinaire qui n'épargne aucune religion ni pays. Du coup, tous les actes portés contre les musulmans ont pour origine l'incompréhension de l'Islam qu'ils associent souvent au terrorisme. Cet état de fait est parfaitement illustré par l'exemple des Etats-Unis concernant le projet de construction d'une mosquée à quelques pâtés de maison de Ground Zero à New York. Un projet qui a soulevé un tollé d'hostilité haineuse et revancharde contre les musulmans. Ces mêmes musulmans qui ont «payé un lourd tribut dans leurs combats contre le terrorisme» et «luttent contre l'extrémisme religieux dont ils sont les premières victimes». Ce que même le Président des Etats-Unis, où la montée de l'islamophobie est remarquable, a dénoncé à maintes reprises à la veille et lors de la commémoration des attaques du 11 septembre. «… Rappelons-nous toujours contre qui nous nous battons et pourquoi nous nous battons. Nos ennemis ne respectent pas la liberté de religion. La cause d'Al-Qaîda n'est pas l'islam, c'est une déformation caricaturale de l'islam», a déclaré Barack Obama, qui est de confession chrétienne, lors d'un repas de rupture du jeûne durant le mois de ramadan où des représentants de la communauté musulmane étaient conviés à la Maison-Blanche. «Ce ne sont pas des dirigeants religieux : ce sont des terroristes qui tuent des hommes, des femmes et des enfants innocents. Al-Qaîda a tué plus de musulmans que de gens pratiquant toute autre religion», a-t-il rappelé.