Trois importantes remarques peuvent être tirées de l'interview qui nous a été accordée par les commandants militaires du mouvement national de libération de l'Azawad. La première, c'est leur refus d'abandonner leur revendication d'indépendance. La seconde, c'est leur refus de les comparer ou les lier à des groupes terroristes et aux phénomènes d'extrémismes concrétisés dans les autres groupes de la région. Quant à la troisième, c'est pour éviter toute détérioration de ses relations avec l'Algérie. Les combattant Azawad sont répartis et implantés dans différents coints du territoire, dans les sommets des montagnes, dans les rivières et sous l'ombre des arbres. On sent partout où l'on va à travers le territoire Azawad que des personnes nous surveillent. Les combattants Azawad sont munis de différentes sortes d'armes, légères et lourdes, qu'ils ont dû se procurer suite à leurs accrochages et batailles sanglantes face à l'Armée malienne au fins fond du territoire malien que les combattants appellent le pays de l'Azawad. Ils se sont également procurés d'autres armes de la Libye dont les dépôts d'armes sont ouverts à toute personne voulant s'en procurer. Des combattants sont campés en groupes à travers l'ensemble des régions du Nord du Mali. L'un d'eux a représenté le noyau et l'avant-garde dans la guerre contre l'Armée Malienne, dont les membres semblent parfaitement entrainés dans le maniement des armes et dans la guerre des gangs. D'autres membres de ces groupes sont positionnés en hauteurs pour assurer la mission de contrôle. Les éléments les moins entrainés sont chargés de d'assurer la sécurité de dizaines de familles maliennes retenues en otages par les combattants Azawad. D'autres membres s'occupent d'assurer la nourriture aux combattants et d'apporter l'eau des sources et d'autres régions à proximité. Les milices Azawad refuse, également, qu'on appelle des escadrilles et préfèrent les appeler toutes par « Mouvement de Libération de l'Azawad ». Les combattants ont le sentiment qu'ils n'ont jamais été unis à travers leur Histoire tels qu'ils le sont aujourd'hui. Ce qui reste de simples déclarations qui peuvent s'avérer vraies comme elles peuvent s'avérer fausses. Les combattants Azawad ne cessent d'exprimer leur allégeance au MNLA et à leurs dirigeants politiques. Le commandant du MNLA à l'extrême nord de l'Azawad, Aissa Akli a, dans ce cadre révélé à El Khabar : « Nous avons arrêté les combats et observé un cessez le feu en réponse à la décision du Mouvement ». Interrogé par El Khabar sur la question d'ingérence militaire dans la région, le commandant Aissa Akli a répondu : « Nous avons appris que le Niger a proposé l'idée d'une ingérence militaire dans la région…ça sera l'idée la plus bête qu'aura la communauté internationale si elle venait d'être acceptée. Avant d'enchainer « nous saluons la position de l'Algérie s'opposant à toute ingérence étrangère quoique nous sommes prêts à mener d'autres guerres ». Le dirigeant imminent du MNLA refuse également l'idée du dialogue et déclare : « si nous sommes appelés à le faire, les pays voisins devront nous reconnaître ». J'ai ensuite interrogé les soldats sur leur manière de ou conception de bâtir leur Etat, alors que la région du Nord du Mali est pauvre en ressources et ils m'ont répondu « la question nécessite une concertation avec les pays voisins. Nous savons pertinemment que le développement de la région doit passer par le soutien et l'aide des pays voisins sur lesquels nous comptons vraiment. L'Azawad rejette tout lien avec Al-Qaida et prévoit de la combattre Interrogé pourquoi l'Azawad refuse à ce qu'on le lie à « Al-Qaida », ou au groupe « Unicité et Jihad », le MNLA a qualifié ce genre de rapprochement de tentative d'avortement de leur révolution et de leur rêve d'indépendance. A la question d'avoir combattu côte à côte avec Al-Qaida à Tombouctou et à Gao, un des commandants a qualifié ces déclarations de rumeurs et que ce genre d'intox vise à torpiller nos relations avec les pays voisins, en particulier avec l'Algérie. Il a, ensuite enchainé « savez vous que même l'enlèvement du consul algérien et de ses six collaborateurs est une conspiration qui cible le MNLA et l'Algérie ? Je lui ai demandé d'expliqué et il m'a répondu : « ils essaient de mettre l'Algérie en colère et peut être la pousser à nous combattre ». A la question des médias internationaux, notamment, les médias français, que combattants Azawad accusent d'être contre leur cause et les qualifiant de groupes terroristes, un commandant Azawad a expliqué : « nous ne nions pas l'existence de ces groupes, Toutefois le fait qu'on dise qu'ils maitrisent les villes en est une grande conspiration, puisque seul le MNLA qui domine le territoire Azawad ». Les combattants nord maliens n'écartent pas d'éventuelles batailles contre les groupes armés en activité dans le sud près de Tombouctou et de Gao. Le MNLA a adressé des messages à Al-Qaida la sommant de quitter son territoire. Un des commandant m'a révélé : « savez vous, je n'écarte pas la possibilité que ces groupes nous attaquent sous n'importe quel prétexte. Lorsque je l'ai interrogé sur Abou Hamama, émir de l'escadrille Al Forkane, dont les rumeurs font état qu'il a été désigné responsable sur une des villes du Sud, le commandant Ag Doudou m'a répondu : « cette information est de l'intox des médias occidentaux, en particulier des médias français ».