Contrairement aux autres professions de santé, celle de sage-femme demeure parmi les plus difficiles, les plus nobles et les plus ingrates. Ce secteur des plus délicats fait face, comme à l'accoutumée, à une multitude de problèmes. Les participantes à la deuxième session de formation de sages-femmes, organisée par l'Agence nationale pour l'animation et les loisirs des jeunes (ANALJ) de Zéralda ont justement mis l'accent sur les difficultés auxquelles elles sont confrontées dans l'accomplissement de leur mission, plus particulièrement dans les zones déshéritées et les régions du Sud. Dans ce contexte, elles ont demandé avec insistance au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière la réouverture des maisons d'accouchement, ce qui contribuera à la bonne prise en charge des femmes enceintes, à faciliter par-là même l'accouchement normal et à réduire par conséquent le recours aux césariennes, en hausse ces dernières années. Mettant l'accent sur les difficultés rencontrées dans l'exercice de son travail au niveau des villes du Sud, Lala Aïcha Abdelhamid, sage-femme au secteur de la santé de la wilaya de Tindouf, a déploré un déficit en sages-femmes dans la région, qui ne dispose que de deux praticiennes chargées de la gestion du service de Protection maternelle et infantile (PMI) et des consultations en gynécologie. Pour elle, il est difficile de travailler dans de telles conditions et le renforcement s'impose. A l'unanimité, les présentes à cette rencontre ont évoqué, pour ce qui est des régions du Sud, la difficulté de suivre convenablement les malades à cause, essentiellement, de l'éloignement des structures de santé, une situation harassante pour les femmes enceintes. Mme Abdelhamid a regretté que l'Etat n'ait pas investi en matière de sensibilisation des citoyens. « L'ignorance des citoyens, la pauvreté de certains ainsi que le manque de campagnes de sensibilisation ont entravé l'efficacité des prestations sanitaires. L'Etat a certes fourni tous les moyens nécessaires dans le domaine de la santé, mais a négligé cet aspect », a-t-elle souligné.De son côté, le Pr Belkacem Chafi, chef du service de gynécologie et d'obstétrique au CHU d'Oran, a mis l'accent sur l'éducation sexuelle qui, de son avis, fait défaut dans la société algérienne en raison « des mentalités sclérosées ». Selon l'APS, il a axé son intervention sur la communication sociale et l'éducation sexuelle en direction des deux sexes car, a-t-il dit, « en se rendant fréquemment aux services de PMI et en subissant divers examens médicaux, la femme bénéficie de l'éducation sanitaire alors que l'homme algérien demeure en reste ».