L'absence de gynécologues demeure le point noir des maternités dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les sages-femmes tentent d'accomplir leur mission en dépit de moult aléas. Elles sont essentiellement celles qui exercent dans les zones rurales où le minimum de conditions de travail fait généralement défaut dans la mesure où la sage-femme se trouve continuellement contrainte de faire face à moult aléas. Toutefois, et en dépit d'un manque remarquable de moyens nécessaires pour accomplir sa mission, cette frange des paramédicaux se remue avec les moyens du bord, histoire d'assurer un accouchement sans la moindre souffrance aux patientes. C'est, en fait, le souci de ces sages-femmes livrées à leur propre sort, dans des régions éloignées du chef-lieu de wilaya. Elles s'aventurent, sans la moindre aide des spécialistes en la matière, pour permettre une prise en charge effective de la mère et du nouveau-né. Il est bien utile de souligner que pratiquement la quasi-totalité des 32 maternités de la wilaya de Tizi Ouzou sont dépourvues de gynécologues. C'est la saignée dans le secteur de la santé. De nombreux spécialistes en gynécologie ont rendu le tablier ces dernières années dans les établissements publics pour rejoindre, sans doute, les cliniques privées. Aujourd'hui, donc, hormis la clinique de Sbihi qui s'offre les services de deux ou trois gynécologues, les autres maternités en souffrent encore. Dans certains secteurs sanitaires, les sages-femmes travaillent, par la force des choses, sous la houlette des médecins généralistes, ou parfois livrées à elles-mêmes sans aucune assistance. Notons, par ailleurs, que la wilaya de Tizi Ouzou dispose de 300 sages-femmes, dont 75% sont absorbées par les établissements sanitaires publics, alors qu'une trentaine travaillent au niveau de la clinique Sbihi de Tizi Ouzou. « Si la sage-femme joue un rôle très important dans le système de santé des populations, il n'en demeure pas moins qu'elle se trouve livrée à son propre sort dans les régions de la périphérie où les maternités sont dépourvues notamment de gynécologues. C'est là, le problème qu'on rencontre généralement dans les zones éloignées. Mais, dans la limite des cas, des transferts de patients se font quotidiennement vers les cliniques des chefs-lieux de daïra ou bien de wilaya », nous a déclaré Dr Amroune, cadre à la direction de wilaya de la santé publique, DSP, à l'occasion du séminaire organisé dernièrement à l'école paramédicale par l'association algérienne pour la planification familiale. Cette rencontre avait regroupé les sages-femmes de la wilaya de Tizi Ouzou. « Ce regroupement s'inscrit dans le cadre de la formation continue et la mise à niveau des sages-femmes », a ajouté la même responsable qui a souligné également que la wilaya vient de recevoir un autre quota de postes budgétaires pour le recrutement de gynégologues. Elle a aussi précisé que des sections spécialisées ont été mises sur pied au niveau des maternités, et ce, dans le sillage du programme national de pré-natalité. Ces structures ont été ouvertes après la création de services de prise en charge des grossesses à haut risque et de l'unité de néonatalogie pour détecter des pathologies à la naissance. Des centres de dépistage du cancer du col de l'utérus sont également opérationnels à Draâ El Mizan, Azazga et M'douha. Enfin, pour revenir au séminaire du week-end dernier, notons que les participants ont eu droit à des communications ayant trait particulièrement à leur profession. Les différents thèmes abordés portent notamment sur la lutte contre les infections nosocomiales en maternité et la contraception injectable ainsi que sur l'histoire naturelle du cancer du col et l'épidémiologie présentés par les Dr Boudriche et Toudeft.