Bien que la plupart des Assemblées populaires communales de l'est de la wilaya s'attellent à coordonner leurs efforts pour renforcer le programme de lutte contre les zoonoses, particulièrement dans les zones rurales, le nombre de morsures de chiens déclaré ne cesse de susciter l'inquiétude des responsables du secteur de la santé. En effet, plus de 163 cas de morsures ont été enregistrés par les médecins du SEMP (Service d'Epidémiologie et de Médecine Préventive) relevant de l'EPSP (Etablissement Public de Santé de Proximité) d'Arzew, au cours des premiers cinq mois de l'année en cours. « Un seul cas de rage a été enregistré au début de cette année dans la zone montagneuse de Gdyel. La victime était un éleveur âgé de 47 ans, qui fut mordu par une chienne errante. Ce dernier a été pris en charge par les spécialistes du SEMP, néanmoins, le stade avancé de la rage chez l'animal et le siège de la morsure étaient à l'origine du décès, car le diagnostic a démontré que les meurtrissures ont été signalées au niveau du visage, une partie jugée proche du système nerveux », dira un responsable du service. Selon les statistiques communiquées par le même service, Arzew est en tête du classement des communes concernées par la recrudescence des chiens errants. Le bilan établi par les médecins du SEMP fait état de 46 cas de morsure au cours de la période allant du 1er janvier au 31 mai 2008. Selon un responsable de l'APC d'Arzew, « La campagne d'élimination des chiens sans maître se fait par le biais d'une convention signée avec un particulier. Le procédé mis en place consiste en la préparation de la viande envenimée ». « Le diktat des gardiens des parking venus d'ailleurs pour gérer les aires de stationnement à l'aide des chiens souvent dangereux résume à lui seul l'inefficacité des opérations menées par la collectivité locale pour maîtriser le fléau », dira un habitant d'Arzew. Sensibilisées sur les conséquences du phénomène, les trois communes rattachées administrativement à la Daïra de Béthioua, à savoir Bethioua, Aïn EL Bia et Mers El Hadjaj, dont le nombre de morsures de chiens communiqué par le SEMP est respectivement de 23, 19 et 12 cas, ont décidé de suivre les démarches entreprises par le BHC d'Arzew en procédant au lancement des éventuelles opérations de capture de chiens. « La prolifération des bergers qui utilisent des meutes de chiens pour la surveillance de leurs bêtes ainsi que l'afflux des nomades qui vivent dans des conditions affreuses, sont des facteurs qui ont favorisé la multiplication des chiens errants », explique un responsable de l'APC de Aïn El Bia. Mesures de prévention « Il est préférable de vacciner les chiens contre la rage afin d'éviter la transmission de cette maladie aux personnes chez qui le risque de mortalité devient inévitable », rappelle un médecin du SEMP. En effet, la vaccination des chiens domestiques doit se faire périodiquement afin d'éviter à l'Etat des dépenses inutiles. « Le renforcement des opérations de capture permettra d'investir les sommes d'argent allouées au traitement des morsures d'animaux errants pour la prise en charge d'autres maladies chroniques, si chacune des parties concernées par le résorption de ce phénomène fait son travail selon le code communal », a-t-il ajouté. Selon des sources médicales, deux types de traitement anti-rabique qui s'avèrent très coûteux sont utilisés actuellement pour la prise en charge des malades. Il s'agit du vaccin préparé sur cerveaux de souriceaux nouveaux-nés et le vaccin préparé sur culture cellulaire.