Comme il fallait s'y attendre, l'assemblée générale élective prévue jeudi matin dans l'enceinte du parc omnisports Kaid Ahmed a été houleuse. Bien plus, les clans rivaux en sont venus aux mains en dépit de la présence des policiers, peu nombreux il est vrai, pour contenir la furia de certains. C'est d'ailleurs dans un climat propre au noble art, la boxe, que le maire Omar Bekki est venu calmer les esprits. Le report fut inévitable. Du fait de graves incidents ayant émaillé la rencontre, l'un des candidats à la course s'est retiré. Ce sera jeudi prochain, dit-on. L'ambiance électrique sur fond d'"intrigues tissées de loin" en recourant à "des méthodes révolues", dira l'ex-sénateur Djamel Belhadj, prédisant cette issue. Cet amoureux du club a tenu à travers la presse à "alerté les pouvoirs publics sur ces dangereuses dérives", non sans les "inviter à assumer leur responsabilité en mettant tous les atouts du côté de ceux qui voudraient travailler dans la sérénité". Dix jours auparavant, bien que les mêmes scènes de surenchères sur fond de diatribes et d'accusations avaient caractérisé l'AGO avec adoption du bilan moral et financier en sus, une unanimité s'est faite et a permis la mise sur pied d'une commission de candidature pour récolter les potentiels hommes devant présider aux destinées des Bleus. Au-delà du couac enregistré avec le retrait de la commission de candidature qui n'a pas pointé, jeudi, trois potentiels hommes auraient émis le vœu de se présenter. Y'a-t-il eu pression sur Aguid ? Ce dernier n'a voulu ni confirmer, ni infirmer, préférant, "à l'aune d'un tel climat, s'éclipser", nous dira-t-il par téléphone. D'autres jeunes piaffant d'impatience dans les dédales du stade disent ne pas voir dans ces retournements de situations "de scénarios concoctés par certains qui voudraient s'accaparer sans trop forcer le club". Plutôt un directoire, disent les uns. Non, rétorquent les autres. Au milieu de l'embrouillamini, chacun spécule. Les candidats, eux, sont les mêmes. D'abord le président sortant, M. Djihad Daoud qui venait de présenter un bilan plus ou moins satisfaisant non sans avoir sauvé le club de la périclite au plus fort moment de la bérézina de presque la totalité des joueurs et d'une indifférence outrageante. Ensuite, Naak Rachid, qu'on dit démissionnaire juste à l'entame du défunt championnat et enfin un revenant en la personne de l'ex-président AEK Zitouni, le seul à se prévaloir du titre d'ancien des bleus des années fastes. Des candidatures controversées qui ont fait diviser les fans mais une division qui, quoi que l'on dise, semble à bien des égards réchauffer les cœurs à voir les gens se battre pour valoir un standing autre que celui dont s'est engoncé le club. Il y a certes des gens manipulés mais la majorité des membres de l'assemblée, pour ne pas dire les fans, voudraient au plus vite voir leur équipe fétiche renaître après une période de disette. Les moyens existent, diront en aparté les responsables. Le fond de wilaya de la jeunesse, l'APW, l'APC semblent tous vouloir rassurer sur le plan financier. Plus d'un milliard de centimes ont été annoncés. Le bilan financier de l'exercice précédent reste flatteur. 26 millions de déficit sur une enveloppe totale de 14 millions de dinars. L'enjeu, il est vrai, reste de taille. Chacun échafaude des plans au moment où les fanas du club, tétanisés par la relégation de leur équipe, semblent avoir hâte de retremper dans l'ambiance et un défi pourtant dans les cordes. Qui sait… ?