Le docteur Abdallah Nabil Bensaïd, président de l'APC de la 4e ville du pays a assurément du pain sur la planche tant les préoccupations et les attentes des administrés sont multiples et touchent tous les domaines sans exception aucune. Il devra compter sur une cohabitation stable et sur l'efficacité de son équipe pour tenter d'apporter ce qui manque à la ville de Annaba, qui n'est plus celle qu'on dénommait jadis la Coquette en l'absence de maîtrise des conséquences des mutations socioéconomiques générées par un développement tous azimuts et incontrôlé. Le P/Apc de Annaba a certainement sa propre idée pour redresser les choses et permettre ainsi aux habitants de la cité du jujube de reprendre goût à la vie et de croire au changement conformément à leurs aspirations, celles de voir leur ville retrouver son lustre d'antan. Ecoutons-le : Quelles mesures ou décisions avez-vous prises concernant les jeunes qui ont manifesté sur les plages ? Je suis déterminé à redorer le blason terni de Annaba. L'arrêté communal, validé par la wilaya, relatif au retrait des parasols et des chaises placées sans autorisation sur les plages, est venu mettre de l'ordre dans les espaces réservés aux baigneurs et leur garantir le minimum de conditions d'accueil. Malheureusement, il a été constaté que des jeunes squattent et s'approprient carrément des pans entiers des plages, empêchant ainsi les estivants de s'installer et goûter aux plaisirs de la baignade. Cette situation, qui a trop duré, doit donc être traitée dans l'intérêt de tous. C'est pour cela que nous avons décidé, pour ne pas pénaliser ces jeunes, de leur accorder des autorisations pour continuer à exercer leur activité, mais dans les limites du respect de la loi et d'autrui. L'insalubrité des plages en l'absence de civisme nous a contraints à recruter des employés pour le nettoiement. Malgré l'assistance de l'agence allemande GTZ, la gestion des déchets domestiques présente encore des insuffisances. Qu'en est-il ? La quantité des déchets a triplé en été par rapport à la même période des années précédentes. Devant cette situation, on a doublé les rotations pour le ramassage des ordures ménagères. A la faveur du budget communal, nous avons renforcé notre parc roulant de 298 bennes en été, et il est attendu un autre arrivage de 200 unités similaires dans les prochains jours. Nous avons encore besoin de 250 bennes dont 50 seront réservées en cas de panne. En ce qui concerne l'hygiène de la ville, le citoyen est le premier responsable, il y a un manque de civisme. S'agissant du problème des moustiques, il nécessite une réflexion approfondie et des recherches pour éradiquer définitivement ces insectes nuisibles. Qu'en est-il du contrôle des commerces en été ? Nos services ont multiplié les interventions de contrôle qui se sont soldées par la fermeture de 50 magasins (fast-foods, points de vente de produits périmés et autres) et ce en dépit du manque de moyens de transport auxquels font face les brigades communales. Deux microentreprises ont été créées au titre du dispositif Ansej, l'une pour le ramassage des bouteilles de boissons alcoolisées sur les plages, et l'autre pour le plastique et le carton. En dépit de l'insuffisance de moyens, les services communaux ont désherbé des espaces, à raison de 800 t en une seule journée. L'état des routes laisse à désirer. Y a-t-il des perspectives dans le sens d'une amélioration ? L'enveloppe financière existe, elle est de 90 milliards pour la réparation de 135 km de route, les travaux ont été entamés, et il ne reste que 55 km à cause d'un problème en rapport avec l'AEP et l'assainissement ; mais le grand problème se trouve au niveau du quartier Beni M'Haffeur, là, une source d'eau souterraine doit être déplacée. L'éclairage public présente-t-il également des insuffisances ? En effet, le réseau de Annaba compte quelque 15 000 points lumineux. Pour leur entretien, nous disposons seulement de 2 camions, ce qui est insuffisant. Les actes de sabotage perpétrés par des citoyens inciviques, dont les vols de lampes, de fils électriques, etc., ne font qu'aggraver la situation. Ce qui nécessite une enveloppe d'un milliard de dinars à l'effet de doter notre parc de plusieurs camions-nacelles qui font cruellement défaut. Et pour l'animation culturelle ? On a établi un large programme confectionné par les offices communaux. On a également encouragé le mouvement associatif à s'intégrer dans la participation culturelle, devant durer tout le long du mois d'août. Du 2 au 8 août, les jeunes tenteront leur chance à El Hane Wa Chabab. Mohamed-Tahar Fergani sera également à Annaba durant cette période à la tête d'une panoplie d'artistes. Quant aux chanteurs étrangers, on ne peut se permettre d'en avoir faute de moyens ; il nous faut des sponsors.