Animant un point de presse, Salek Babih, ministre sahraoui de l'Habitat, a abordé la question de l'intérêt des caravanes culturelles sahraouies qui sillonnent présentement les villes d'Algérie. « Tout d'abord, entrer directement en contact avec l'Algérie profonde, la remercier pour le soutien indéfectible que nous accorde l'Algérie, lui présenter à travers une exposition et des soirées culturelles la réalité de notre identité culturelle et civilisationelle, celle qui nous distingue des autres peuples et l'informer du point de situation de la cause sahraouie. » A cet égard, l'orateur, contrairement à des idées défaitistes, explique que le Maroc « ne reconnaissait pas au début le fait sahraoui, parlait par la suite de bandes mercenaires, puis d'une affaire algéro-marocaine et refusait l'idée d'un référendum pour l'admettre enfin ; alors qu'aujourd'hui, il négocie avec nous sous les auspices de l'ONU. Maintenant, il nous offre l'autonomie, une large autonomie en contrepartie de l'acceptation du drapeau marocain et du portrait du roi. Nous refusons et sommes prêts à reprendre les armes. Une évaluation est en cours à ce propos. Pour l'instant, nous donnons encore la priorité aux voies pacifiques qui s'offrent. Il s'agit également pour nous de casser le blocus médiatique sur l'intifada sahraoui ».Le ministre explique que « les territoires occupés connaissent un blocus total et lorsque des hommes des médias y pénètrent pour rendre compte de cette intifada, ils sont vite repérés et expulsés. D'autres médias font l'impasse parce qu'il n'y a pas intérêt pour ceux qui les détiennent de faire cas de la cause sahraouie ». Sollicité sur l'attitude ambivalente des USA et celle plus affirmée de la France en faveur du Maroc, l'orateur réplique : « C'est vrai, mais ni la France, ni les USA, ni aucun autre pays ne reconnaîssent la souveraineté du Maroc sur le Sahara. D'autre part, les USA, lorsqu'il y a vente d'armes, imposent la condition qu'elles ne soient pas utilisées hors des frontières marocaines. »