A l'instar de Bab Dzaier, Bab Ezzaouïa, Bab Khouikha et tous les autres anciens sites historiques de la ville des Roses, le quartier de Bab Errahba se perd dans le désordre, au détriment d'un riche patrimoine censé être transmis aux générations futures. Il était célèbre durant la période ottomane par son marché aux grains et aux bestiaux d'où le nom Errahba. A 20 m de l'actuelle porte, l'ancienne Bab Errahba était située entre l'ex-temple des protestants et hammam M'zalet. A titre informatif, ce hammam est devenu l'actuelle école Sidi Yekhlef, appelée communément CASNAF, alors que le temple des protestants était destiné à être un conservatoire en 1968. Aujourd'hui, il est le siège de l'association El Irchad Oua El Islah. Faisant face à la célèbre place du 1er Novembre, ce quartier était très connu pour les différentes fontaines qui en faisaient un vrai joyau bordé de roses et d'arbres centenaires. « Je me souviens, lorsque j'étais enfant, je faisais avec mes camarades de classe une petite escapade à la fontaine qu'avait érigée le célèbre maire français Ricci. On adorait le chant des oiseaux et les senteurs des bégonias, jasmins et toutes les autres plantations et fleurs spécifiques à la région », avouera un vieillard.Aujourd'hui, ces fontaines ont disparu et ont été remplacées par un jet d'eau non fonctionnel qui a coûté, selon les responsables de l'APC, près de 3 millions de dinars à l'exécutif communal qui « dirigeait » la ville des Roses au début des années 2000. Selon des habitants, ce jet n'a pas vu une goutte d'eau depuis plus de six mois et se trouve dans un état insalube sévère, alors que de vieilles personnes vendent autour des lieux des objets usés, des herbes et un amas de produits sans valeurs. « Je n'admettrais jamais la présence de ce souk matinal près de ma boutique, car cela gêne ma clientèle qui trouve du mal à pénétrer chez moi », rétorque Mustapha, propriétaire d'un magasin de jouets qui avoue avoir été agressé lorsqu'il a voulu chasser ces commerçants ambulants, installés près de sa vitrine.On apprendra que les agents de la sûreté sont venus à plusieurs reprises mais « ce n'est guère suffisant pour empêcher ces vieillards de venir fourguer leurs objets sans valeur », réplique un propriétaire d'un taxiphone. Ce qui cause encore plus de désagrément aux habitants de la région est que le fameux jet d'eau, censé être ouvert au grand public, est entouré par une bordure en fer forgé d'une hauteur d'environ 2 m.Le P/APC de Blida, M. Kassem, dira que ce jet d'eau sera pris en charge dans le cadre des opérations relatives aux aménagements urbains…