Lors du dernier conseil des ministres, tenu mercredi dernier, une nouvelle disposition fiscale a été annoncée concernant, fait curieux, les concessionnaires automobiles algériens. Cette mesure contenue dans le loi de finances complémentaire 2008 est relative à l'institution d'une contribution des concessionnaires automobiles au soutien des prix des transports publics en commun. Cependant, la nouvelle disposition en question demeure imprécise tant tous nos efforts pour tenter de joindre les concessionnaires ont été vains. Renault Trucks Algérie a été le seul à accepter de nous répondre. « C'est une décision du gouvernement. On se doit de la respecter (...) On est content de contribuer à l'amélioration de la qualité de service dans le secteur des transports en commun, caractérisé par une anarchie ambiante », nous a indiqué au téléphone Mme Nora Abderahim, chargée du marketing à Renault Trucks Algérie, non sans rappeler que les contours de ladite mesure restent encore inconnus. « On n'a pas encore tous les détails », s'est-elle exclamée. Alors que cette mesure a été adoptée par le conseil des ministres sous la houlette du président de la République, les concessionnaires eux-mêmes ont été pris de court ! En effet, ceux-ci ont été informés par les services de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie AC2A, jeudi dernier. Dans la missive envoyée à ses adhérents, et dont nous avons pu nous procurer une copie, cette association n'a fait en réalité que répercuter le communiqué officiel du Conseil des ministres. L'énoncé de la mesure en question est le seul objet de la communication. Aucune forme d'explication n'a été donnée par les autorités en charge du dossier, selon Mme Abderahim. Le gouvernement à travers le ministère des Transports aurait-il placé la charrue avant les bœufs pour ne pas avoir tenu informés les concernés de la teneur de cette disposition ? Mystère ! Mme Abderahim n'a pas manqué de s'interroger : « Pourquoi cette disposition concerne-t-elle uniquement les concessionnaires et pas d'autres parties ? » Lesquelles ? Dans la foulée, notre interlocutrice a révélé que les concessionnaires automobiles installés en Algérie seront tenus de payer « une taxe » en contrepartie d'une « compensation ». Compensation ?! S'il est vrai que les concessionnaires gagnent assez d'argent en Algérie du fait du boom du marché automobile (léger et lourd), il n'en demeure pas moins que ladite mesure suscite la curiosité de tous. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, s'exprimant, avant-hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, a estimé que cette contribution sera instituée avec l'apport des concessionnaires en payant des taxes qui iront dans un budget, lequel servira à son tour à soutenir les prix des transports publics. Le premier argentier du pays n'a pas précisé s'il y aura des compensations ou pas. Toutes nos tentatives d'entrer en contact avec les responsables de AC2A ou autres concessionnaires se sont avérées vaines. Se seraient-ils passé le mot ? Etrange.