Une profonde inquiétude plane dans les sphères des showroom des concessionnaires automobiles en Algérie depuis l'annonce de la nouvelle taxe sur les véhicules neufs. Cette inquiétude a touché également les clients qui ne cessent de se présenter chez leurs concessionnaires en vue de dénicher quelques éclaircissements sur les conséquences de l'application de cette nouvelle disposition introduite, pour rappel, par la loi de finances complémentaire de l'année 2008, annoncée par le premier argentier du pays, Karim Djoudi et approuvée au conseil des ministres. Cette nouvelle mesure constitue, en fait, une contribution des concessionnaires automobiles au soutien des prix des transports publics en commun. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont fixé une taxe variant de 50 000 à 150 000 DA selon le type et la puissance du véhicule vendu et qui sera payée par le concessionnaire, ce qui entraînera, sûrement, une augmentation des prix des véhicules. Il est important de signaler que dans le flou qui régnait après l'annonce de cette nouvelle imposition, nombreux sont ceux qui ont retiré leurs dossiers. Voulant réagir suite à cette nouvelle imposition, l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie a tenu une réunion, hier à l'hôtel El Djazaïr, durant laquelle elle a demandé le report de l'application de cette taxe pour les transactions des véhicules neufs et exige également de reconsidérer son montant jugé très élevé pour le consommateur. En effet, l'association s'est penchée sur l'évaluation des répercussions et l'impact des dernières dispositions prises par le gouvernement. C'est dans ce sens que les membres de cette association ont appelé les pouvoirs publics à prendre en considération leurs revendications. Puisque, selon eux, ces dispositions vont porter préjudices aux clients et aux opérateurs d'automobiles dans sa globalité et également à toutes les activités annexes et connexes, à savoir, le transport, le bâtiment, la construction, la communication et le tourisme. «L'application de la nouvelle taxe a provoqué plusieurs annulations de commandes d'achat de véhicules de la part de clients issus de la classe moyenne qui représentent 80% des acheteurs", a déclaré le président de l'AC2A, Mohamed Bairi, aujourd'hui lors d'une conférence de presse à Alger. Pour les concessionnaires cette situation a engendré de vives inquiétudes de la part des consommateurs et en vue de lever les incertitudes qui pèsent sur le secteur d'automobile, les concessionnaires font appel aux pouvoirs publics pour prendre en compte leurs doléances dans les plus brefs délais. Pour rappel, cette taxe a pour objectif de freiner l'importation de véhicules neufs. L'Algérie a importé 217 742 véhicules en 2007 pour 2,7 milliards de dollars, un chiffre en hausse de 15,06% par rapport à 2006 (188 000 véhicules importés), selon les chiffres officiels. L'Algérie, qui a importé plus de 151 000 véhicules durant le premier semestre 2008, compte 32 concessionnaires automobiles.