La traite des êtres humains prend de l'ampleur en Russie, où certains travailleurs immigrés, dont les droits sont outrageusement bafoués, sont réduits à l'état d'esclavage, a indiqué jeudi le parquet général russe dans un communiqué. « La traite des êtres humains se développe de plus en plus et certains immigrés sont réduits à l'état d'esclavage », selon la même source, qui affirme que les forces de l'ordre ont découvert de nombreux cas de séquestration et de travail forcé d'immigrés dans plusieurs entreprises et ont dû prendre les mesures nécessaires contre les employeurs contrevenants. L'étude de plaintes déposées par des organisations de défense des droits de l'homme et des particuliers ainsi que le contrôle de l'application des lois ont montré que « des employeurs, profitant de la situation irrégulière des immigrés, violent gravement la législation en vigueur », souligne le communiqué. Dans de nombreux cas, les contrats signés avec les immigrés ne respectent pas le code du travail, alors que parfois il n'y a même pas de contrat. Dans bien des cas, les travailleurs immigrés ne bénéficient pas des conditions élémentaires garantissant la sécurité sur le lieu de travail et sont privés de tous les services et avantages sociaux, reconnaît le parquet. Ces violations de la réglementation « s'expliquent par le comportement des employeurs qui cherchent à exploiter les travailleurs immigrés pour tirer le maximum de profit à leurs dépens. « La protection juridique de ces derniers est compliquée par leur dépendance vis-à-vis de leurs employeurs et par leur ignorance de la législation du travail », poursuit la même source qui ajoute que le parquet général a chargé les procureurs de renforcer la protection des droits de ces travailleurs. Outre le problème de leur exploitation, les travailleurs immigrés en Russie, qui viennent en majorité des pays de l'ex-Union soviétique, notamment d'Ukraine et de pays d'Asie centrale comme l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, sont également confrontés aux agressions racistes qui ont coûté la vie à plusieurs d'entre eux. Les experts et les défenseurs des droits de l'homme font état d'une forte augmentation du nombre des agressions et crimes commis pour des motifs racistes. Selon les données du ministère russe de l'Intérieur plus de 40 personnes ont été tuées entre décembre 2007 et mars 2008 dans les grandes villes russes des suites d'agressions racistes.