Un tour à la ville de Sour El Ghozlane, nous a permis de constater de visu la situation désolante dans laquelle sont plongés les différents sites historiques à l'instar de la muraille de la ville. Une muraille circulaire avec ses bastions, ses quatre portes monumentales en arc de triomphe ouvertes aux quatre coins en direction d'Alger (nord), de Sétif (est), Bou Sâada (sud), et de Médéa (ouest), tombe en ruine. En notre compagnie, un jeune diplômé du centre universitaire de Bouira, mais au chômage, Mounir, notre guide, nous a proposé de nous faire visiter l'ex-caserne datant de l'ère coloniale. Ce site situé à proximité de la ville est livré à l'abandon. Une situation dégradante puisque l'état des lieux le prouve. « Regardez ces cellules dont l'armée française s'est servie pour l'emprisonnement des citoyens à l'époque, sont devenues maintenant un lieu de débauche, cannettes de bière et de vin par terre … » Cette ex-caserne s'étalant sur une superficie de 7 ha mérite plus d'égards des responsables concernés. En parcourant les différents coins, un jeune de passage qui a deviné notre identité lance « ce n'est pas un lieu de détente, c'est un lieu de débauche , écrivez que nous vivons le calvaire à Sour El Ghozlane, écrivez sur le cas de notre jeunesse ». Amine, puisque c'est de lui qu'il s'agit, un artiste, membre d'une troupe musicale au niveau de centre culturel de la ville raconte « si les pouvoirs publics prennaient en charge les doléances des jeunes, ils ne viendraient pas ici prendre de l'alcool, pourquoi ils n'exploitent pas ce site pour réaliser des projets que ce soit un complexe sportif ou autres infrastructures de taille ou bien de le restaurer complètement au lieu de le laisser dans cet état, c'est indigne ». Soulignons qu'une enveloppe datant de 2001 a été dégagée pour la restauration dudit site mais rien n'a été exécuté. Amine évoque la situation des jeunes de Sour El Ghozlane « comment expliquer qu'au niveau de notre centre culturel, comme à la maison de jeunes soient privés d'électricité depuis presque 3 ans pour défaut de non-règlement de la facture d'électricité. Ce n'est pas du sabotage, ce n'est pas du bricolage tout cela ? », dit-il en colère. Les jeunes sont privés d'activités artistiques et nos interlocuteurs lancent un appel aux responsables, notamment ceux de la DJS et de la culture pour prendre en charge ce problème.