Des projets de restauration des sites historiques, entre autre celui de la fameuse caserne et de la muraille de la ville de Sour El Ghozlane, une ville millénaire sise au sud-ouest de Bouira, il n'y en a que ça. Mais, la mise en œuvre tarde à venir !!! Au cours d'une virée que nous avons effectuée sur le site de la caserne, où les vestiges d'un passé chargé de souvenirs sont toujours là, le constat n'est pas du tout reluisant. Dégradation sur dégradation. Le site censé constituer un pôle d'attraction, l'unique au moins au niveau de cette ville, devient par la force de la bétise, un endroit mal fréquenté, nauséabond et qui attire, au lieu des potentiels touristes, des drogués et des débauchés de tout acabit. Les riverains, des anciens habitants de la ville qui se sont réfugiés dans les quelques maisons héritées de l'époque coloniale, se plaignent de cette situation d'insécurité qui règne juste au bas de leurs portes. C'est insoutenable ! Nous dira, non sans regret, un jeune de trente ans, qui s'avère être un membre actif du mouvement associatif local. Pour notre interlocuteur, « la ville de feu Djamel Amrani, n'inspire plus la quiétude d'antan, et encore moins le plaisir des randonnées pédestres effectuées par les amoureux de la découverte, autour de la muraille ». Du côté des autorités, les locaux parlent plutôt de nécessité d'investissement et de réalisation de logement, croyant, humblement, que la caserne, coloniale de surcroît, ne revêt aucun caractère symbolique. Cela au moment où l'on parle, notamment au niveau de la direction de la culture de la wilaya d'énormes projets de restauration de ces sites, désormais considérés comme étant historiques. Une reconnaissance, au moins, mais qui ne semble pas impressionner les responsables du chaos régnant. Pourtant, de l'histoire et du patrimoine archéologique de la ville de Sour El Ghozlane, on en a à satiété. Ce site, notons-le, fut fondé au XVIe siècle avant J.C. par les Phéniciens. Durant ce même siècle, la ville fut élevée au rang de Municipe sous l'empereur Auguste de Rome et baptisée Auzia, à la gloire du dieu romain Auzius. Par la suite, l'antique Auzia subit les remous de l'histoire et se nommera, Sour El Ghozlane, juste après l'arrivée des Arabes. Durant l'époque coloniale, en 1843, les français qui y ont vu une cité stratégique, l'adoptent et la dénomment à leur tour, Aumale, en hommage au fils de Louis Philippe, roi de France. A l'indépendance, la ville retrouve sa liberté et son nom : Sour El Ghozlane, « le rempart des Gazelles » pour paraphraser Kadour M'hamsadji, lui aussi natif de cette ville.