C'est un véritable problème auquel ni les habitants et encore moins les autorités locales et les élus, n'accordent l'intérêt voulu eu égard aux conséquences graves qu'il engendre sur la santé publique. Annaba, que certains continuent de qualifier de ville coquette, a vu, ces derniers temps, son cadre de vie connaître une dégradation allant crescendo. C'est un véritable problème auquel ni les habitants et encore moins les autorités locales et les élus, n'accordent l'intérêt voulu eu égard aux conséquences graves qu'il engendre sur la santé publique. Désormais, Annaba, ce n'est pas seulement le célèbre cours de la Révolution et ses terrasses, ni les beaux quartiers d'autrefois où le ménage est mieux fait. Annaba, c'est également Oued Edheb, la plaine Ouest, Bouhamra, El-Bouni, Sidi Salem... où l'insalubrité règne en maître. Pour se rendre compte de l'importance de la question, il suffit de faire une balade aux environs des nombreuses cités pour constater des égouts éclatés, des bennes débordantes, des ordures ménagères jonchant les trottoirs et des caves inondées. Ces caractéristiques sont les plus en vue, non seulement au niveau des cités de la périphérie, mais dans plusieurs autres quartiers du centre-ville où certaines rues deviennent infréquentables en raison de l'odeur nauséabonde et insupportable qui s'en dégage. Aussi, les trottoirs sont-ils envahis par les poussières et détritus au moindre coup de vent. Ainsi, à Annaba, l'hygiène du milieu qui concerne aussi bien l'eau potable, que les produits alimentaires, les ordures ménagères, les moustiques, etc. est déplorable. D'ailleurs, les responsables du secteur sont les premiers à le reconnaître. «La ville est sale» devait déplorer un technicien de la santé. «Ceci est visible à l'oeil nu», confirme un des élus de l'APW. Dans ce grand centre urbain où la pollution industrielle est désormais dans les moeurs des habitants, le manque d'hygiène, surtout celui constaté ces derniers mois dans les cafés maures et gargotes par exemple, risque d'avoir de graves répercussions sur la santé publique. Annaba, ce sont également ces centaines de caves mal entretenues pour ne pas dire complètement mises aux oubliettes lorsqu'elles ne sont pas ignorées, lesquelles constituent un gîte idéal pour les insectes et rongeurs (rats, souris). Le problème des moustiques sera-t-il réglé dans les prochaines années? Nullement, affirme-t-on. Les facteurs de prolifération du fléau sont nombreux et les moyens, aussi bien humains que matériels, sont en-deçà des normes. Autrement dit, les revendeurs de moustiquaires et d'insecticides ont encore de beaux jours devant eux à Annaba. «Le manque d'hygiène chez nous relève, affirme un jeune intellectuel, d'un problème de mentalité». On a l'impression qu'il est ancré dans les moeurs. La situation de l'hygiène du milieu dans cette ville n'est donc guère enviable et sa gestion doit être sérieusement prise en charge. Mais à qui doit échoir une telle tâche? D'aucuns s'accordent à affirmer que l'affaire concerne tout le monde: autorités, services compétents et, insiste-t-on, citoyens. En attendant la grande toilette dont elle a grandement besoin, la ville d'Annaba offre aux habitants et aux visiteurs un paysage indigne de sa réputation de Coquette. Heureusement, il y a la corniche.