La rue Houari Mahfoud, située dans le quartier de Bab Edzaïr, entamée à partir de l'allée principale longeant les arrêts de bus, renvoie à première vue, dans toute l'étendue du champ visuel appréhendé, l'image raffinée des grands centres urbains mais, quelques pas frôlés plus avant est c'est la déception. Des tas d'ordures jonchent les trottoirs. A dominance organique, ces immondices se putréfient à la faveur de la chaleur estivale en dégageant des odeurs nauséabondes, dont les relents se répandent un peu partout aux alentours de ces dépôts. L'autre gaffe environnementale : les lixiviats, une sorte de liquide dit jus de décharge, qui s'écoulent des déchets et constituent ainsi un vecteur d'infections microbiennes. L'inconcevable, cependant, est que l'amoncellement de ces déchets nargue des heures durant, à moins d'une vingtaine de mètres et par leurs formes éparpillées et l'arrogance de leur volume, l'agence Air Algérie. Cette dernière de part la typologie de ses visiteurs est censée être la vitrine du pays. Non loin de ce chaos, à longueur de journée, une « diaspora » de jeunes activant dans le formel et l'informel « sauve qui peut » vient régulièrement accomplir, en live, ses besoins urgents. Un alignement d'arbres (des résineux), dont le sol est noirci par toutes sortes de liquides (essence, mazout, lubrifiants) risque en effet une dégénérescence prématurée.