Situé à trois kilomètres environ au nord-est du chef-lieu de la commune de Timezrit, Irafâan ou Timezguida comme on aime à l'appeler, est l'un des villages les plus enclavés de la wilaya de Boumerdès. Perché sur les collines et de la chaîne montagneuse de Sidi Ali Bounab, ce village au relief très accidenté et aux paysages paradisiaques offre une vue panoramique qui cache mal la misère de ses habitants. Irafâan n'est doté que d'une école primaire qui risque d'être fermée dans les toutes prochaines années. « A cause du manque d'élèves provoqué par l'absence de moyens qui pousse les habitants à fuir le village », nous explique-t-on. L'exode rural a transformé le village en un petit coin perdu. Tout y fait défaut. Aujourd'hui il est difficile de s'y rendre à cause de l'impraticabilité de la route qui relie le village au chef-lieu de la commune. A en croire un habitant du village, cette route n'est pas bitumée depuis plus de 20 ans. « C'est l'état de cette route qui nous pousse à fuir le village. Nous n'avons jamais cessé de réclamer son revêtement. Aujourd'hui beaucoup d'habitants espèrent revenir pour y vivre, mais le manque de moyens et principalement cette route les en dissuade », explique-t-il. Pour leurs différents besoins, les villageois se déplacent vers Bordj Menaïel, une ville située à moins de quatre kilomètres du village. « A quoi sert d'aller à Timezrit si nos doléances sont ignorées », dit notre interlocuteur qui ajoute que même Timezrit, la commune à laquelle ils sont rattachés est dépourvue de moyens. Ici, les problèmes d'eau potable, de soins, de transport et de ramassage scolaire sont énormes. La principale activité des habitants est le travail de la terre. L'arboriculture est l'un des segments qui occupent le plus. Rouaffaâ est connu pour la richesse et la diversité de ses vergers. Ses produits agricoles alimentent le marché local. « C'est grâce aux ressources naturelles du village que nous continuons à vivre ici », dit un vieux qui dit subvenir à ses besoins grâce au travail de la terre. Néanmoins bien que le travail de la terre soit bénéfique pour les villageois, la misère et les signes de la pauvreté sont perceptibles partout où l'oeil se pose. A l'APC, on nous a informé que la route de Irafâan sera bitumée et que « le projet est déjà inscrit dans le programme des PCD de cette année avec une enveloppe de plus de 8 millions de dinars ».