À quoi servent les décisions de justice si elles ne sont pas appliquées immédiatement ? Et combien de jugements exécutoires ont été ajournés, sinon ignorés, laissant beaucoup de citoyens dans l'incertitude absolue quant à l'aboutissement de leurs affaires ? Amar Ahmida, un citoyen résidant à la cité Djebli Ahmed, dans la commune de Hamma Bouziane, est parmi ceux, nombreux d'ailleurs, qui attendent impatiemment de voir enfin les décisions de justice appliquées. En effet, l'affaire de ce citoyen remonte au mois de juin dernier, lorsqu'un investisseur avait érigé un mur en béton armé à moins d'un mètre de son domicile, obstruant carrément la porte de sortie de l'habitation. Cet investisseur, qui n'est autre que son voisin, commençait à lancer les travaux de réalisation d'un parking. Toutefois, il s'est avéré, lit-on dans une réponse du P/APC de Hamma Bouziane, adressée au plaignant en date du 11 juin 2008, que « ce mur a été construit sur un terrain domanial sans autorisation ». La lettre fait également état d'une mise en garde contre l'investisseur, le sommant, le 9 juin, d'arrêter les travaux et de démolir ce qui a été érigé. Devant l'entêtement de l'investisseur, qui semble avoir ignoré la décision du premier responsable de la commune, Amar Ahmida recourra, à la justice et plaidera en référé. Il aura gain de cause suite à une décision de justice prononcée le 29 juin 2008, ordonnant à l'investisseur « d'arrêter les travaux en attendant de trancher définitivement sur le litige ». Le plaignant dit ne pas être opposé à ce que le mur soit érigé sur un terrain domanial, car, souligne-t-il : « C'est la responsabilité des élus locaux communaux de préserver les biens de l'Etat en obligeant mon voisin de stopper dès le départ les travaux lancés sans permis de construire ». Cependant, celui-ci se plaint surtout du préjudice que lui a causé cette construction « illégale ». Dans une lettre adressée le 26 juillet au président de la République, Amar Ahmida reproche aux services de l'APC d'avoir été « complaisants avec l'investisseur », alors que le problème aurait pu être réglé si son voisin s'était soumis, au préalable, à la décision du président de l'assemblée communale. Encore une fois, qui est en mesure de faire fonctionner la machine judiciaire, dès lors que l'accès au domicile de Amar Ahmida demeure obstrué par un mur bâti sans autorisation et ce, au vu et au su des responsables ?