L'un des rares espaces publics, baptisé il y a quelques années « place du 11 Décembre 1960 », cache mal sa laideur et les traces d'improvisation qui ont marqué les deux dernières décennies. Des formes en béton, érigées en guise de décor dans un style répugnant, un semblant de jet d'eau qui n'a jamais giclé goutte, implanté dans un périmètre où des murs en faïence vous donnent l'impression que vous êtes dans une cuisine ou des sanitaires de mauvaise conception, des odeurs nauséabondes, la prolifération des rongeurs, des mouches et des moustiques, des arbres déracinés, des déchets ménagers jonchant le sol à longueur d'année, un fatras de béton et les traces jaunâtres d'urine sur les murs, complètent le décor hideux d'une place publique située pourtant en plein centre-ville. Les deux autres places publiques que compte la ville de Souk-Ahras ne sont pas mieux loties. Celle de l'Indépendance est depuis longtemps transformée en espace commercial et lieu de rencontres des hordes de malades mentaux qui déferlent des quatre coins de la wilaya, alors que la place des Martyrs abrite à elle seule trois endroits publics transformés en vespasiennes.