La cité balnéaire Larbi Ben M'Hidi ne vit désormais plus que dans l'ombre de ses années de gloire, celles où elle accueillait, à chaque saison estivale, des milliers de touristes venus des quatre coins du pays profiter de ses plages et de ses soirées animées, grâce notamment à sa magnifique piscine. Cette époque semble aujourd'hui révolue. Il semblerait même que ses propres habitants lui aient tourné le dos, préférant les plages Grande Plage, Collo, La Marsa, Jijel et Bejaïa. Même les efforts consentis par les pouvoirs publics pour l'aménagement de la côte n'ont pas réussi à améliorer la situation, les plages sont toujours boudées. Ces dernières ont été confiées, dans leur majorité, à des concessionnaires, et ce afin de redynamiser le tourisme et l'animation d'antan. Mais ce sont surtout les émigrés et les gens de Constantine, Batna, Sétif, Chelghoum Laïd qui y viennent le plus souvent. « Nous préférons venir ici, parce que nous avons énormément de commodités et de loisirs ». C'est la phrase qui revient fréquemment. Pour leur part, certains trouvent inconcevable que « l'APC cède autant de plages à des privés. Ils nous imposent, disent-ils, un nouveau protocole ». « On nous oblige à dépenser de l'argent pour profiter de la mer », dira un estivant constantinois. Il est vrai qu'un simple tour sur la côte de Ben M'Hidi suffit pour constater cet état de fait ; seuls quelques espaces sont restés ouverts au public. « Nous ne sommes pas contre les plages privées pour peu qu'elles offrent toutes les commodités de confort mais surtout d'hygiène, chose qu'on déplore dans certaines d'entres elles », diront quelques touristes français, qui ajoutent : « C'est bien dommage qu'un tel endroit touristique soit si mal exploité ». En effet, la gestion des plages à Ben M'Hidi est à la portée de tous, il suffit juste d'installer quelques tables et chaises, et le tour est joué ; or cela nécessite énormément de savoir-faire et surtout un minimum d'hygiène. Et là tous sont unanimes pour déclarer : « Qu'elles soient privées ou publiques, les plages sont sales, la propreté y est quasiment absente, car en plus des ordures éparpillées un peu partout on sent les odeurs des égouts à proximité ». Néanmoins, les familles skikdies ne désespèrent pas pour autant, et continuent à croire à l'amélioration de leurs plages ; en attendant, et à cause de la canicule, elles sont de plus en plus nombreuses à profiter des soirées d'été, d'autant plus que la sécurité est assurée par les services de la gendarmerie qui effectuent régulièrement des patrouilles de nuit. « Nous n'avons enregistré aucun délit depuis le début de la saison estivale », ont assuré ces derniers.