Une pétition, dont une copie a été adressée à notre bureau, est venue rajouter au marasme que vit le mouvement syndical de la plateforme pétrochimique. Signée par plus de 250 travailleurs de la ZIK, la pétition revendique : le retrait de confiance pur et simple à la section syndicale locale, issue de la dernière assemblée au mois d'octobre 2004. Les signataires, soutenus par des syndicalistes suspendus il y a plus de quatre mois, entendent ainsi mettre fin à ce qu'ils qualifient de « despotisme de certains responsables syndicaux au niveau de la section locale et de l'union de wilaya » en exposant plusieurs dépassements. Les syndicalistes licenciés, du moins ceux qui se sont adressés à notre bureau, tiennent à dénoncer le non-respect de la réglementation et des lois régissant le travail syndical. Ils rapportent que leur suspension « est arbitraire puisque les motifs invoqués par l'union locale sont entachés d'une volonté apparente de se débarrasser de nous. On s'est servi de notre suspension pour faire de nous des boucs émissaires dans un conflit d'intérêts aux connotations sécuritaires et aussi pour permettre à certaines personnes de bénéficier de plusieurs avantages comme les dernières permanisations de certains patrons syndicaux au détriment de plus de 250 travailleurs en attente d'une permanisation depuis plusieurs années. » Selon eux, et malgré le recours introduit auprès de l'union locale, cette dernière s'est limité à un silence total. « Normal, a tenu à préciser un des syndicalistes licenciés. Il se trouve que le syndicaliste décideur au niveau de la section locale de la ZIK est lui-même le secrétaire de l'union de wilaya. Plus encore, on nous a signifié notre suspension mais on s'est refusé, volontairement ou pas, de nous passer en conseil de discipline ». Il ajoutera : « Conformément au règlement de l'UGTA, tout syndicaliste licencié doit impérativement passer en conseil de discipline dans un délai de 61 jours qui pourrait prononcer son exclusion définitive. Dans le cas contraire, le syndicaliste réintègre ses fonctions. Or, depuis juillet 2004, on ne s'est même pas souvenu de nous et on a laissé la situation en stand-by ». Un autre syndicaliste va encore plus loin dans ses argumentations : « J'ai été licencié alors que j'étais en congé de maladie » en exposant les pièces justificatives et de continuer : « La section syndicale de l'entreprise n'a pas tenu d'assemblée générale depuis longtemps. Ce n'est que dernièrement (octobre 2004) qu'on a enfin décidé de convoquer une AG après 18 mois, alors que les lois de la centrale sont claires à ce sujet. » Contacté pour apporter ses appréciations, du fait qu'il représente la personne la plus concernée par ce conflit, le représentant de l'union locale et aussi membre de la section locale de la ZIK, M. Zaïr, tout en réfutant les accusations dont il fait l'objet a tenu à préciser : « Au sujet du délai imparti pour faire passer les syndicalistes licenciés en conseil de discipline, la réglementation a été respectée puisque les personnes en cause ont été convoquées au niveau de l'union locale et ont reconnu leurs erreurs », énumérant certaines d'entre elles : divulgation du secret syndical, opposition aux décisions... En évoquant la pétition qui circule à la ZIK et qui semble le cibler, il dira : « Moi je me pose la question : pourquoi faire une pétition maintenant au moment où une nouvelle direction vient d'être installée au niveau de l'entreprise ? Je pense que cette pétition est appuyée par plusieurs administrateurs à des fins inavouées. A ma connaissance, il n'y a que 162 signataires dont 81viennent de se rétracter en nous assurant qu'ils avaient signé sans connaissance de cause. Et quand on sait que la ZIK compte plus de 800 employés, on ne peut s'empêcher de faire la comparaison. » M. Zaïr continue en rapportant que « la semaine dernière, le cas de quatre syndicalistes licenciés a été étudié et la commission a décidé leur suspension définitive ». Pour les syndicalistes licenciés, appuyés par une partie des travailleurs de l'entreprise, le combat ne fait que commencer. « Notre licenciement est un abus caractérisé. On veut nous faire taire pour profiter de l'aubaine syndicale à des fins personnelles. » Ils viennent à cet effet de saisir la centrale.