L'année 2004 n'a pas du tout réussi aux partis politiques, toutes tendances confondues. Non remis du vent de la tourmente et de la contestation qui a commencé à souffler sur la Kabylie depuis le mois d'avril 2001, les formations politiques habituellement rangées dans le « camp démocratique » (FFS, RCD, MDS) ont été quasiment absentes du terrain. Le constat doit être relativisé, toutefois, dans le cas du RCD. L'élection présidentielle du mois d'avril dernier a donné, en effet, au parti présidé par Saïd Sadi la possibilité de revenir sur la scène médiatique. Seulement ce retour a été plutôt bref. Battus à plate couture par le président sortant, Saïd Sadi et son parti éprouvent, depuis, des difficultés à se remettre de leur défaite. Au-delà des effets suscités par la « déferlante Bouteflika », les partis politiques n'ont du reste pas eu la vie facile durant l'année écoulée. Absents des institutions locales (APC et APW) et nationales (APN et Sénat) en raison du boycott des élections par les archs, le FFS et le RCD ont ainsi éprouvé toutes les peines du monde à faire entendre leur voix. Mais en dépit de ces circonstances atténuantes, les observateurs n'ont pas hésité à stigmatiser le manque d'imagination et d'initiatives caractérisant le camp démocratique. L'infortune connue par les démocrates a poursuivi aussi les partis islamistes, tels le MSP et El Islah. Si le Mouvement de la société pour la paix (MSP), en perte de vitesse depuis la disparition de son leader charismatique Mahfoud Nahnah, doit surtout sa survie à son sens de l'opportunisme et à ses choix électoraux, il est à souligner que le mouvement El Islah de Abdallah Djaballah (MRN) est actuellement assis sur une crise aiguë dont l'issue est encore incertaine. Miné par les guerres de leadership en série, El Islah paye aussi au prix fort sa déconfiture lors de la dernière élection présidentielle. Des partis enfantés par la dernière décennie, seul le RND donne l'impression de rester une entité viable. Le tout reste quand même de savoir que l'éclat de l'étoile du « Rassemblement » ne tient pas uniquement à la présence de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, au pouvoir. Quid maintenant de l'« équation FLN » ? En attendant la tenue de son fameux 8e congrès bis, dont la préparation ressemble à un mauvais feuilleton égyptien à rebondissement, les signaux renvoyés actuellement par cette formation laissent plutôt sceptique.