Le département des travaux publics s'est doté depuis hier d'une structure permanente pour gérer les risques dans ce secteur. L'annonce en a été faite hier par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui présidait la demi-journée d'étude sur la gestion des risques dans les travaux publics organisée dans son département. Le ministre ajoute, dans ce sens, que cette nouvelle structure est appelée à élaborer une banque de données sur toutes les catastrophes majeures que l'Algérie a connues. Le but, explique-t-il, est de capitaliser les expériences accumulées dans la lutte contre les risques. Dans la même optique, plusieurs cadres et ingénieurs dans les travaux publics subiront, dès avril 2005, une formation poussée dans la gestion des risques. La lutte en amont, plaidée par le ministre, passe également par une révision rigoureuse des critères de classification des bureaux d'études et des entreprises de réalisation. Sur ce volet, Ghoul souligne qu'à partir de 2005, tous les projets devront intégrer la notion de risque dans leurs ouvrages. « La conception des ouvrages, les études, le contrôle et le diagnostic ainsi que la réalisation doivent répondre à des critères fiables », déclare M. Ghoul en insistant sur les mesures prévisionnelles contre les risques. A ce titre, il cite l'exemple du Japon où la force des catastrophes naturelles a incité les Japonais à inventer des moyens sophistiqués pour combattre la nature. Selon M. Ghoul, la gestion préventive des risques, adoptée dans les pays développés, est très économique et limite largement les dégâts. La faille en Algérie, a-t-il constaté, se situe entre l'amont et l'aval. Autrement dit, non seulement les mesures préalables restent insuffisantes, mais « nous ne tirons pas d'enseignements pour préparer des solutions après la catastrophe », fait remarquer M. Ghoul. Séisme, tempêtes, effondrements et pollution La gestion des risques, conclut le ministre, passe par quatre étapes : prévision, prévention, protection et création et innovation. Pour mener le combat à terme, il faut éduquer, sensibiliser, informer et vulgariser. Abordant les différents risques nécessitant une attention particulière, le ministre précise que certaines catastrophes demandent une lutte intersectorielle. La première préoccupation des travaux publics, selon M. Ghoul, ce sont les séismes. Ainsi, il prévoit la prise en charge incessamment du règlement parasismique dans les TP. Il appelle à la protection, par le soutien de la gendarmerie nationale, de la bande Alger-Boumerdès qui est très vulnérable aux séismes. Après les inondations et l'exemple de Bab El Oued, le ministre cite le phénomène des tempêtes qui sera pris en charge dans le schéma directeur 2005-2025. Le glissement de terrain constitue, lui aussi, un problème immense dans les régions montagneuses traversées par les autoroutes et les tunnels. Il y a également les effondrements et les éboulements qui affectent sérieusement certains axes routiers lors des pluies torrentielles. Le ministre indique, par ailleurs, que certains tunnels, comme celui de Kherrata qui s'étale sur 10 km, sont affectés par la pollution et constituent ainsi un foyer de risque. En outre, le manque de panneaux de signalisation est classé comme un objet de risque dans les TP.