Le mercure semble s'être stabilisé ces deux derniers jours après les grandes chaleurs du week-end dernier, attisées par les feux de forêt. Le boulevard Souidani Boudjemaâ, quasiment vide en journée, ne désemplit pas en fin d'après-midi. Riverains, familles, jeunes et moins jeunes des deux sexes s'y attardent, les uns pour le lèche-vitrine et les autres pour la drague… La douceur du climat annoncée par la météo est chose rare au demeurant pour le microclimat de Guelma, connu par ailleurs pour sa topologie de cuvette qui la caractérise par de grandes chaleurs et un fort taux d'humidité. Ainsi, à la grande satisfaction de la population guelmie, les balades et le lèche-vitrine sont spontanément improvisés par les familles en quête de loisirs et de détente. Les artères commerçantes, telles la rue Announa, le boulevard du Volontariat, celui du 1er Novembre, sont journellement prises d'assaut. Cependant, le boulevard Souidani Boudjemaâ dégage une toute autre ambiance, c'est La Mecque des Guelmis ! Et pourtant un seul côté de l'avenue est fréquenté pour les vitrines de prêt-à-porter (hommes, femmes et enfants), de vaisselle, parfumerie, chaussures… On y vient aussi pour simplement y déguster une glace, pizza ou des pâtisseries. Le boulevard est également sillonné par les cortèges de mariées. Boureks, brochettes et amandes grillées Un passage obligé en quelque sorte, des carrousels de voitures se font un plaisir de faire au moins deux fois le tour, ni les agents de la circulation et encore moins les feux tricolores ne les freinent dans leur allégresse ; bien au contraire, le feu rouge est nonchalamment grillé sous le regard de l'agent tout sourire. Pour certains jeunes « expérimentés » en chômage, vendre des brochettes, boureks, cacahouètes et autres amandes grillées sur des étals de fortune est une bouée de sauvetage, une occupation salutaire pour certains ou un petit métier d'été pour d'autres, c'est joindre l'utile à la l'agréable, en somme ! « C'est clair que l'été est une source de revenus », nous confient quelques-uns à l'unisson. Un jeune nous avouera : « Je suis lycéen et le bac, c'est pour l'année prochaine, je vends des cigarettes, des cacahouètes, pistaches et amandes grillées pour me faire de l'argent devant me permettre d'acheter les fournitures scolaires ». Et de conclure : « Nous sommes trois frères à faire la même chose pour aider nos parents, hadi hiya edenya (ainsi va la vie). » En effet, dès 19h, le ballet des bombonnes de gaz, poêles à frire et barbecues égaye les rues et installe la cité dans un climat de kermesse. Les odeurs des brochettes et de la poudre à canon, après un coup de fusil au passage d'un cortège de mariage, vous titillent les narines. Sur les hauteurs de la ville, précisément dans les terrains vagues et autres aires de jeux de la cité Guehdour, des familles viennent passer quelques heures, en quête de fraîcheur nocturne... C'est Guelma, l'été !