Le taux d'inflation moyen en Algérie a atteint 4,5% durant les sept premiers mois de l'année 2008, contre 3,5% en 2007 et 2,5% en 2006, selon l'Office national des statistiques (ONS), qui explique cette situation par la hausse des prix des biens à la consommation. Selon les statistiques de l'Office, reprises hier par l'APS, les prix des biens à la consommation et des services ont enregistré dans leur quasi-totalité une hausse, à l'exception des prix relevant du groupe transport et communication qui ont été les seuls à connaître un repli relatif. Ainsi, le groupe de biens à la consommation qui a enregistré la plus grande augmentation a été l'alimentation et les boissons non alcoolisées dont l'indice des prix a varié de plus de 6,8% entre janvier et juillet de l'année en cours par rapport à la même période en 2007. Pour les autres catégories de biens, les indices des prix à la consommation ont augmenté de 1,2% pour les produits d'habillement et chaussures, de 1,4% pour les meubles et articles d'ameublement, de 0,3% pour le logement et charges, de 1,7% pour les produits de santé et hygiène corporelle ainsi que pour l'éducation, la culture et les loisirs, et de 4% pour les produits divers. Quant aux prix des transports et communication, ils ont baissé de 0,2%. Concernant l'indice général des prix à la consommation au niveau national durant le mois de juillet, celui-ci a baissé de 3,1% par rapport à juin dernier. Cependant, des produits comme le sucre, la margarine, le beurre, le concentré de tomate, les olives et les dattes ont connu une hausse variant entre 1,2% et 20,1%. Il est à rappeler que le rythme annuel d'inflation est passé de 29,04% en 1994 à 3,5% en 2007. Cependant, beaucoup de spécialistes affirment que le taux d'inflation avancé par l'ONS ne reflète pas la réalité du terrain. On soutient que l'Office doit réviser les critères qui président au calcul de l'indice des prix à la consommation, et ce, en tenant compte des nouveaux besoins exprimés par les consommateurs et pas seulement en consommation de biens alimentaires. Si le mode de calcul de l'indice des prix à la consommation était révisé, le taux d'inflation serait beaucoup plus important, soutiennent les experts. De son côté, le Fonds monétaire international avait remis en cause, lui aussi, l'année dernière, les chiffres avancés par le gouvernement concernant l'évolution du taux d'inflation en Algérie. L'institution de Bretton Woods a analysé les indices macroéconomiques du pays et évalué le taux d'inflation en Algérie, en 2007, à un niveau de 4,5%, alors que les estimations rendues publiques par l'ONS à cette période faisaient état de 3,5% seulement. Ce taux a été jugé par l'institution monétaire des plus élevés durant ces dernières années, en ce sens qu'en 2006, il n'a pas dépassé le niveau de 2,5% alors qu'en 2005, il s'est stabilisé à 1,6% seulement. Selon le FMI, la tendance haussière des prix à la consommation et du taux d'inflation durant l'année en cours se poursuivra. Il prévoit ainsi pour la fin de cette année un taux de 4,3% d'inflation en Algérie. Cette tendance haussière sera particulièrement ressentie, faut-il noter, durant le mois de Ramadhan où les prix des produits alimentaires connaissent, habituellement, des augmentations justifiées par une demande effrénée sur les produits de large consommation.