Huit pères de famille qui résidaient depuis plus de quatre ans à la cité Zitoun (Saïda) et qui ont refusé de quitter les logements qu'ils ont squattés ont été présentés mercredi dernier devant le procureur de la République près le tribunal de Saïda qui les a placés en détention. Trois jours après, le samedi 23 août 2008, en l'absence des pères emprisonnés, les 8 familles ont été délogées et 5 d'entre elles ont élu domicile dans des halls et garages de la cité en question. Elles sont venues grossir les rangs des six familles qui vivent depuis le 7 avril 2008 dans les mêmes conditions et qui, elles aussi, ont été expulsées. Conditions inhumaines « Nous vivons dans des conditions inhumaines dans ces garages. Sans eau, ni électricité, ni toilettes, ni portes, ni fenêtres pour nous protéger de la fournaise estivale et des rôdeurs. Regardez nos enfants et nos femmes, nous avons été humiliés. Nous demandons aux responsables de trouver une solution humanitaire en attendant les décisions administratives », lance un ancien occupant d'un garage, visiblement abattu. Les 8 pères de famille emprisonnés seront jugés ce lundi et le verdict est attendu avec impatience. Les élus de l'APW et ceux de l'APC observent le silence pour le moins incompréhensible. « Ce qui est révoltant et injuste, c'est d'expulser des familles, les emprisonner et distribuer ces mêmes logements à ceux qui en possèdent déjà et qui sont à l'abri du besoin sans aucune commission de contrôle et de suivi. Il faut une commission d'enquête. », conclut un jeune expulsé en avril 2007.