Le couscous reste inéluctablement le plat traditionnel incontournable dans la société kabyle, qui garde farouchement l'aspect originel de cet art culinaire. C'est dans cette optique, d'ailleurs, qu'un salon national sur le couscous traditionnel se tient, ces jours ci, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Cette première édition a regroupé une quinzaine d'exposants venus des différentes wilayas du pays. Il s'agit, entre autres, des participants de Ouargla, Blida, Khenchela, Boumerdès et Tizi Ouzou. Ils ont installé des stands où l'on trouve plusieurs variétés de couscous, comme celui préparé avec le blé dur, l'orge et même du berkoukes. « Le salon Djurdjura du plat traditionnel, le couscous, se veut une manifestation d'une dimension universelle. Parmi les objectifs que se fixe ce genre d'événement c'est la sauvegarde de ce patrimoine ancestral qui est l'un des plus importants », dira Malika Mégari, directrice de la maison El Gharbal de Boghni, établissement organisateur de cette manifestation qui se terminera demain. Au menu de cette activité figure une exposition de robes kabyles, de sculpture, de la tapisserie d'Ath Hicham, du bijou de Beni Yenni et de la poterie. Une conférence-débat sur l'art culinaire et les origines du couscous est prévue également. Elle a été animée, hier après midi, par Mlle Chabi, spécialiste dans le domaine. « Notre établissement se donne l'ambition de perpétuer la tradition millénaire de la fabrication du couscous en ne le roulant qu'à la main et suivant un rituel bien de chez nous, le préservant ainsi des aléas de l'industrialisation. L'effort presque militant, en faveur du maintien de cette tradition, a été couronné par le choix de notre couscous comme étant le meilleur en Algérie, l'année dernière », a ajouté mlle Mégari. « Aujourd'hui, le couscous est consommé à travers les quatre coins de la planète et notamment en France. Le couscous traditionnel doit être accompagné d'une sauce faite de légumes, tels les tomates, oignons, courgettes, navets, ail, pois chiches, viande blanche, rouge, poivre et sel jusqu'au piment pour relever le goût » , a précisé une exposante qui explique, par ailleurs, qu'il existe aussi un couscous de couleur brunâtre dont les citadins de Constantine raffolent. Selon la même exposante, on peut classer le couscous dans la famille des panades. « Le couscous algérien en particulier et maghrebin en général, se cuisine à la vapeur et cela remonte aux temps les plus reculés. C'est cela qui fait du couscous un plat légendaire », a-t-elle souligné. Enfin, notons que le couscous demeure le plat privilégié des berbères, lors de la célébration de Yennayer, journée ouvrable du calendrier amazigh. C'est une tradition ancestrale qui reste ancrée et préservée en Kabylie notamment.