A quelques jours du début du mois de Ramadhan, le ministère du Commerce tient à rassurer les consommateurs quant à la disponibilité des produits alimentaires sur le marché et la mise en place de mesures devant contribuer au maintien des prix à des niveaux abordables. Lors d'une réunion tenue hier à Alger, en présence du ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, et du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, n'a pas caché sa crainte de voir la mercuriale s'enflammer durant la première semaine du mois sacré sous l'effet du « rush des consommateurs sur les denrées les plus prisées durant ce mois ». « Nous nous attendons à ce que les prix sur le marché connaissent une hausse en raison de l'afflux habituel des consommateurs. Cependant, un retour à la normale est prévu dès la deuxième semaine du mois », a souligné le ministre. Selon lui, rien ne justifie, pour le moment, une hausse des prix pour un quelconque produit, d'autant que « le marché est suffisamment approvisionné ». N'excluant pas toutefois le recours de certains commerçants véreux à la spéculation, M. Djaâboub fait appel au bon sens des citoyens et à la raison : « Lorsque les prix de certaines denrées dépassent l'entendement, le citoyen devrait avoir le réflexe de s'abstenir d'en acheter, notamment pour ce qui est des produits superfétatoires. » Les commerçants, quant à eux, sont invités à bannir tout stockage spéculatif et toute entente illicite. Aussi, tout en rappelant le principe de la liberté des prix auquel le marché est aujourd'hui soumis, le ministre met les commerçants devant leurs responsabilités pour ne pas en abuser. Quelles prérogatives les agents de contrôle relevant du ministère du Commerce détiennent-ils alors pour protéger les consommateurs en matière d'abus de prix ? Aucune, selon le ministre. Hachemi Djaâboub précisera à ce propos que les agents de contrôle relevant du ministère du Commerce sont tenus de vérifier uniquement les documents administratifs des commerçants et la conformité des produits mis en vente. Quant à la viande rouge, le ministre a indiqué que l'excédent de 3 millions de têtes ovines enregistré cette année a fait que les prix n'ont pas connu d'augmentation. Il a annoncé dans ce sillage que la mesure de suspension de l'importation des viandes ovines, instaurée en mai dernier, sera levée à partir du 1er septembre. Le prix ne dépassera pas la moyenne de 563 DA le kilo pour la viande ovine et 570 DA pour la viande bovine. En revanche, le prix de la viande blanche a enregistré ces derniers jours une hausse justifiée par les aviculteurs par la flambée des prix des aliments des volailles, importés à 100%. Le gouvernement vient de prendre, à cet effet, une mesure exonérant de TVA l'importation du maïs et du soja, des intrants qui composent à grand pourcentage l'aliment du poulet. Selon le ministre, le seul produit agricole dont le prix connaît actuellement une hausse vertigineuse est la laitue, cédée sur le marché à 110 et 130 DA le kilo. « Les intempéries de ces derniers jours dans les régions où l'on cultive cette salade ont considérablement endommagé la production et entraîné une hausse des prix sur les marchés de gros », explique le ministre. Pour ce qui est de la pomme de terre, une réserve de 120 000 tonnes, correspondant à une consommation de trois mois, est stockée dans des chambres froides pour parer à toute éventualité de pénurie, rassure enfin le ministre du Commerce.